Je tiens à saluer la qualité des interventions des deux délégations, qui révèlent deux principaux points communs à l'Italie et à l'Allemagne. Premièrement, dans vos pays respectifs, vous êtes attentifs à ce qui se passe autour de vous et dans le monde : vous abordez naturellement la mondialisation des échanges, la circulation mondiale des biens, des personnes et des capitaux. Deuxièmement, chez vous, les chefs d'entreprise et leurs collaborateurs cherchent ensemble les moyens de rendre l'outil industriel compétitif.
Bien que l'un d'entre vous se soit défendu de pouvoir nous donner des leçons ou des recettes, j'aimerais que vous nous conseilliez sur les trois points suivants. Tout d'abord, il y a chez nous, depuis une bonne dizaine d'années, un débat sur la durée du temps de travail. À mon sens, en choisissant de réduire la durée hebdomadaire du travail, la France a signifié aux collaborateurs des entreprises que le travail était aliénant. Certains d'entre vous ont parlé de flexibilité. De fait, il me semble que nous aurions intérêt à encourager l'entrepreneur et ses collaborateurs à discuter de la durée du travail au sein des entreprises, en les laissant plus libres de le faire.
Ensuite, comment expliquer que notre pays, riche d'atouts, et en premier lieu d'une main-d'oeuvre performante parce que courageuse, généreuse et volontaire, soit aussi celui au monde où le pessimisme et le scepticisme se développent le plus ? Le remarquez-vous, vous qui êtes nos voisins ? Comment analysez-vous ce phénomène ?
Enfin, comment comprendre que la France, pays beau et généreux, ait tant de mal à appréhender la mondialisation, perçue par plusieurs catégories de population, mais aussi par certains de nos gouvernants, comme une source d'anxiété plutôt que comme un atout ?