Je remercie à mon tour les orateurs de leurs propos très instructifs.
Ma première question est conjoncturelle. Votre présence atteste de votre attachement à vos sites français bien que vous apparteniez à des groupes italiens ou allemands. Nous venons hélas d'apprendre la fermeture – prévisible – du site Goodyear d'Amiens. Il y a un an, c'était environ une fois par mois qu'une société « étrangère » – dont le siège est multinational – annonçait ainsi la fermeture d'un site de production français ; aujourd'hui, cela arrive environ une fois par semaine, et nous n'en avons certainement pas terminé. Cette accélération est très préoccupante. Avez-vous, comme vous l'avez suggéré, des difficultés à défendre le site France auprès de vos directions lors des comités stratégiques ? Si tel est le cas, quelles sont les causes de leur inquiétude et quels arguments leur présentez-vous, vous qui êtes de bons ambassadeurs de notre pays ?
Ma seconde question est structurelle. On a beaucoup parlé de la coopération économique au niveau des États en vue de résoudre la crise en Europe. L'Allemagne fait des efforts pour alimenter la demande. Les gouvernements français successifs cherchent, par-delà l'alternance politique, à améliorer notre compétitivité, qui inquiète suffisamment nos amis allemands pour que, selon une rumeur démentie par le principal intéressé – mais il n'y a pas de fumée sans feu –, le ministre fédéral des finances ait commandé un rapport sur le sujet. Quelles mesures attendez-vous des hommes politiques français et de ceux des pays de vos maisons mères pour rendre la gouvernance économique européenne plus cohérente ? Je songe par exemple au débat ouvert depuis au moins deux ans sur l'harmonisation de la fiscalité des entreprises en Europe : au-delà des questions relatives à l'Irlande, l'unification des assiettes, chaque pays restant libre de fixer les taux, faciliterait l'intégration européenne des entreprises.