Intervention de Daniel Goldberg

Réunion du 31 janvier 2013 à 10h30
Mission d'information sur les coûts de production en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Goldberg, rapporteur :

Pour cette dernière réunion de notre mission d'information avant l'audition de deux ministres prévue en février, nous avons souhaité, ayant entendu des économistes, des chefs d'entreprises français, des représentants des salariés et des journalistes économiques, donner la parole aux représentants de l'industrie européenne, que je remercie chaleureusement d'avoir répondu à notre invitation. Le point de vue extérieur apporté par des entreprises de pays européens proches, avec lesquels nous sommes en relation étroite, est en effet essentiel.

Que pensez-vous de la performance des entreprises françaises à l'exportation, dont vous n'avez guère parlé ? Comment se positionnent-elles dans vos pays respectifs ? En quoi leur tactique se distingue-t-elle de celle que vous employez vous-mêmes sur le territoire français ?

Vous avez plusieurs fois invoqué la nécessité de faire évoluer le marché du travail en France, en matière de droit social et de coût du travail – à propos duquel on emploie d'ailleurs plutôt chez vous, si je ne me trompe, le terme de « prix ». Un accord social a été conclu début janvier. Mais, en la matière, existe-t-il une ligne d'arrivée accessible ou ne s'agit-il que d'une ligne de fuite ? Car si, selon certains d'entre vous, la France est en retard sur l'Italie et sur l'Allemagne, on lit, notamment dans la presse économique française, que les représentants des chefs d'entreprise italiens et allemands voudraient déjà pousser plus loin, dans leurs pays respectifs, la flexibilisation du marché du travail.

Parmi ce qui distingue en particulier l'Allemagne de la France, on cite souvent la pratique sinon de la cogestion, du moins d'un dialogue social poussé, la grande représentativité des syndicats et, par voie de conséquence sans doute, leur audience auprès des chefs d'entreprise. Y a-t-il de ce point de vue, selon vous, une différence notable entre la France, l'Italie et l'Allemagne ? Comment progresser ensemble dans ce domaine ?

Une autre différence réside dans la situation démographique, qui influence l'activité économique puisqu'au-delà du débat sur le financement de la protection sociale, les jeunes générations arrivant sur le marché du travail sont dans nos trois pays moins nombreuses qu'auparavant. Y réfléchissez-vous ? Par ailleurs, la démographie n'est pas sans conséquences sur le prix de l'immobilier, pour les entreprises qui s'implantent comme pour les salariés qui doivent se loger. Y a-t-il de ce point de vue des différences notables entre nos trois pays ? Le fait que les revendications salariales soient plus vives en France qu'en Allemagne contribue-t-il à expliquer les difficultés françaises ?

À propos du Mittelstand, la France paraît en retard du point de vue des relations interentreprises – entre grands groupes et PME, donneurs d'ordre et sous-traitants. Pourriez-vous éclairer les décideurs publics que nous sommes sur les moyens d'améliorer l'organisation des filières ? La manière dont la commande publique – de l'État ou des collectivités locales – favorise sinon les entreprises nationales, du moins celles qui produisent sur le territoire, diffère-t-elle d'un pays à l'autre ?

Enfin, que pensez-vous de la manière dont l'Europe protège son tissu industriel des pays émergents – notamment la Chine, dont on parle beaucoup en France ? Comment développer des stratégies convergentes pour faire renaître des champions européens ?

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