Intervention de Godz Schmidt-Bremme

Réunion du 31 janvier 2013 à 10h30
Mission d'information sur les coûts de production en france

Godz Schmidt-Bremme, conseiller économique de l'ambassade d'Allemagne en France :

J'ai été témoin de l'essor du Brésil, où j'étais en poste avant d'être nommé en France. On peut assurément négocier âprement l'ouverture de ces marchés en contrepartie de notre acceptation des produits et services locaux. Mais il serait trop facile d'écarter ces derniers au motif que les standards sociaux et environnementaux en vigueur ne seraient pas satisfaisants. Le Brésil applique à peu près les standards sociaux de l'Europe des années 70 et 80 – du moins dans les régions de l'Estado de São Paulo avec lesquelles nous coopérons : je ne parle pas de l'exploitation des caboclos dans le Nordeste. Ainsi, Mercedes a installé au Brésil son centre de compétences pour les moteurs de moyenne puissance, jusqu'à 400 chevaux. Le pays dispose des technologies aéronautiques et spatiales modernes.

En ce qui concerne la transmission des PME, nous avons introduit avec quelque succès une réduction de l'assiette d'imposition à hauteur de 95 %, voire 100 %, si l'héritier conserve l'entreprise pendant sept ou dix ans.

Troisièmement, la France a en Wolfgang Schäuble un ami francophile et francophone, qui se fait votre ambassadeur dans les discussions menées en Allemagne. En outre, les cinq sages dont on prétend qu'il leur aurait demandé un rapport sont parfaitement indépendants. En revanche, il est exact que la position française inquiète l'Allemagne. L'Allemagne, l'Italie, l'Union européenne ont besoin d'une France forte, économiquement forte.

Rappelons par ailleurs qu'il y a dix ans, l'Allemagne était considérée comme l'homme malade de l'Europe. Cela montre que l'on peut toujours changer la donne : il n'y a aucune raison de céder au pessimisme.

S'agissant enfin de la distinction entre coût et prix, j'ai entendu M. Gallois dire il y a quelques jours que l'Allemagne serait en position de dicter les prix et que la France aurait un problème non de coût mais de prix. J'ai été très impressionné par M. Gallois, mais je ne suis pas d'accord avec lui. Pour la Golf de Volkswagen, on ne peut pas demander le prix que l'on veut ! Passe encore pour les produits de luxe français, mais le prix des produits industriels, pour les Allemands comme pour les autres, est déterminé par le coût, par l'innovation et par le degré d'acceptation du consommateur.

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