Intervention de Gilbert Khawam

Réunion du 31 janvier 2013 à 10h30
Mission d'information sur les coûts de production en france

Gilbert Khawam, directeur général de la filiale française de Bonfiglioli SpA :

Je ne travaillais pas en France lorsque la loi sur les trente-cinq heures est entrée en vigueur, et j'ai pu mesurer ce qu'elle a changé. La loi elle-même n'est pas en cause, ni la négociation au sein de l'entreprise en fonction des contraintes, qui est une bonne chose. Le problème, si vous me permettez une formulation quelque peu provocatrice, est que l'on a créé une ou deux générations de jeunes pour qui le salaire rétribue le fait de venir au travail et à qui il n'est pas question de demander en plus de travailler…

L'intérêt du site France est indéniable : la France présente beaucoup d'avantages. Si l'on compare les coûts de production en France et en Italie, l'on constate que le salaire net est sensiblement le même, à ceci près qu'en France, il est imposable alors qu'en Italie l'impôt est prélevé à la source.

Quant à la capacité à exporter, il suffit pour la mesurer d'observer, dans les salons internationaux, le nombre d'entreprises allemandes, mais aussi italiennes, qui se regroupent. Je l'ai constaté au sein de mon groupe, les Italiens, même lorsqu'ils investissent en Chine ou en Inde, appliquent intuitivement une sorte de préférence nationale en travaillant avec des entreprises italiennes, même si ce phénomène est moins marqué qu'en Allemagne. Les entreprises françaises ne me paraissent guère pratiquer ce type de portage, mais il faudrait interroger sur ce point de grandes entreprises comme Total ou L'Oréal. Pourquoi les Italiens sont-ils actifs à l'exportation ? Parce que nombre d'entreprises italiennes sont de petites entreprises familiales qui, pour se développer, se tournent vers l'export puisque le marché italien est très concurrentiel et trop réduit. Cela ne leur coûte pas très cher au début ; elles travaillent beaucoup avec les chambres de commerce des pays où elles comptent investir.

Comment protéger l'industrie européenne ? Un moyen le permettait jusqu'à présent : la norme. Il sera désormais de moins en moins utilisé, du fait de l'influence des non-Européens, de plus en plus nombreux au sein des associations et organismes normatifs.

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