Merci, madame Schwarzer, de venir de Berlin pour participer à notre cycle d'auditions sur l'avenir de l'Union européenne. L'objectif de ces auditions est d'aider notre Commission, composée d'Européens convaincus, à formuler des propositions en cette période très troublée.
Nous avons auditionné des personnalités de plusieurs États membres, Enrico Letta, ancien Premier ministre d'Italie, Luuk van Middelaar, ancien conseiller du président Van Rompuy, Michel Theys, journaliste belge, ainsi que des Français.
Il nous a semblé indispensable de recueillir un point de vue d'outre-Rhin sur les affaires européennes, affaires que vous connaissez très bien puisque vous dirigez la DGAP, l'un des principaux think tanks dans le domaine, après avoir dirigé le bureau de Berlin du German Marshall Fund.
Nous souhaitons que vous partagiez avec nous vos perceptions sur l'état du moteur franco-allemand, les convergences et divergences de points de vue, surtout après les déclarations hier de Mme May.
Nous avons auditionné hier notre ministre de l'économie, Michel Sapin, avant le Conseil Écofin. Son hypothèse est que, depuis Bratislava, où les vingt-sept ont déclaré qu'ils souhaitaient rester ensemble, le Brexit permettrait peut-être de renforcer la logique de l'Union plutôt que de la casser. Dès lors, beaucoup d'entre nous qui avaient pensé à une Europe des avant-gardes se demandent si la priorité n'est pas dans l'immédiat de maintenir les vingt-sept États restants, avec peut-être une spécificité de la zone euro, en rassurant les pays entrés le plus récemment sur la volonté d'être ensemble. Quel est votre point de vue sur les risques d'une Europe à deux vitesses ? De même, quelle est votre analyse de l'influence du groupe de Visegrad ?
Comment analysez-vous la multiplication des référendums dans l'Union européenne ? Le Brexit en est certes l'exemple le plus dur, mais il y a eu aussi celui sur l'Ukraine aux Pays-Bas. Je me suis récemment rendue en Ukraine avec le président du groupe d'amitié France-Ukraine : les Ukrainiens sont très inquiets en raison de la volonté de la Russie de continuer à avancer ses pions, ce que l'élection de Donald Trump facilitera peut-être, mais aussi au sujet de la position de l'Union européenne.
Des réformes institutionnelles sont-elles nécessaires et, si oui, lesquelles et à quel rythme ? Quelle place les Parlements nationaux doivent-ils occuper dans l'approfondissement nécessaire d'une démocratie européenne ? Des élections se profilent en Allemagne, aux Pays-Bas, en France. La question européenne devient, enfin, un enjeu central dans cette prochaine échéance chez nous. Est-ce la même chose en Allemagne ? La politique de M. Schäuble est-elle acceptée ou bien critiquée ?
Enfin, la COP 21 et la COP 22 ont suscité une certaine déception parmi les pays du Sud, mais la mise en oeuvre a commencé. Le développement durable continue-t-il selon vous à être un ressort de l'Union européenne et ne pourrait-il pas être un élément de la relance ?