J'ai envie d'être davantage concret encore à propos des pistes à travailler entre les pays de la région, la France et l'Europe. Je me demande ainsi s'il ne faudrait pas envisager de prioriser notre relation en termes de développement sur les questions, par exemple, d'infrastructure. Au Maroc en particulier, à Casablanca ou à Tanger, les infrastructures essentielles ont été positionnées afin de permettre d'irriguer la totalité du pays. Ne faudrait-il pas – peut-être la France pourrait-elle pendre une initiative avec l'Union Européenne – envisager la création de nouveaux ports en eaux profondes ? Je pense notamment ici à l'Algérie. Ne faudrait-il pas également revoir la carte du ferroviaire ? On note que le Maroc a pris une longueur d'avance dans ce domaine. Par ailleurs, comment se fait-il que l'Algérie, qui a notamment une capacité de pénétration vers le Sahel, ne puisse pas être à l'origine de nouveaux réseaux ferroviaires qui permettraient de faire remonter vers l'Europe et donc vers les consommateurs un certain nombre de productions venant du Sahel ? Il s'agit là d'enjeux du 21ème siècle et la question est de savoir si nous sommes réellement en capacité de tracer des pistes sur ces enjeux-là. On voit venir la potentialité de révolutions du « ventre » comme vous l'avez signalé mais il s'agit avant tout d'un manque d'espoir, et pour faire renaître l'espoir il faut avoir des capacités de développement.