Intervention de Alexandra Koulaeva

Réunion du 12 janvier 2017 à 10h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Alexandra Koulaeva, responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH :

C'est vrai, mais notre organisation a été fondée en France, bien avant ma naissance – c'est une longue histoire. Nous avons toujours bénéficié du soutien des instances françaises, qui ont toujours été aux côtés de nos collègues. Mme Yunus, notamment, a été distinguée en étant décorée de la Légion d'honneur, juste avant son arrestation. Toutes les mesures symboliques que l'antenne diplomatique française à Bakou pouvait prendre à leurs côtés l'ont été, mais, la situation étant ce qu'elle est, cela n'a sauvé le couple Yunus ni de l'arrestation ni des persécutions. En revanche, je suis persuadée que les efforts de la France, parmi d'autres pays, ont joué un rôle dans sa libération.

Nous avons fait venir en France des défenseurs des droits humains azerbaïdjanais et des membres des familles de personnes emprisonnées. Nous avons pu rencontrer le ministre des affaires étrangères et certains de vos collègues, ainsi que les conseillers du Président de la République, et porter haut et fort nos préoccupations. Nous avons toujours été entendus, même si la capacité d'influence de la France sur la situation n'a pas toujours été aussi grande que nous aurions pu le souhaiter.

La France a toujours porté le sujet de l'abolition de la peine de mort. Tant que nous avions la possibilité de rencontrer les instances officielles de l'Azerbaïdjan, elles ont toujours été fières de dire qu'elles figuraient parmi les premiers abolitionnistes de la région. Nous avons visité avec eux le musée situé à l'intérieur du ministère de la justice, et dans lequel sont exposées toutes les armes avec lesquels des personnes ont été fusillées. J'imagine que cela fait partie de la mémoire de l'Azerbaïdjan, et j'espère que cet exemple pourra être bénéfique à la Biélorussie, qui maintient des relations très étroites avec ce pays. Malheureusement, malgré cette évolution extrêmement positive, des appels répétés se font entendre en faveur de la restauration de la peine de mort. Ils ne sont pas suivis d'effet pour le moment, mais cela fait partie des nouveaux défis que nous constatons dans la région, au Kazakhstan, en Azerbaïdjan et en Russie.

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