Vous avez indiqué que les acteurs ayant anticipé une réglementation bancaire plus stricte au Royaume-Uni, les coûts de financement des activités de marché ont augmenté. Pouvez-vous nous dire dans quelle proportion, et si l'augmentation a été uniforme ?
Sir John Vickers. De nombreuses banques se sont opposées à la fixation d'un ratio de fonds propres plus élevé, arguant que cette immobilisation leur coûtait très cher. Mais j'observe qu'étant donné l'intervention du contribuable et le fait que les porteurs d'obligations ont assumé les pertes, leur dette leur a coûté moins cher que les fonds propres…Mon collègue Martin Wolf a fait valoir aux banques qui s'opposent à l'exigence d'augmentation de leurs fonds propres que si la chose leur pose un si grand problème alors que le ratio est toujours calculé en fonction des actifs pondérés des risques, c'est qu'elles doivent se livrer à des activités décidément très risquées.
Il est très difficile d'estimer la différence des coûts de financement entre maintenant et l'époque où nous mettions la dernière main à nos travaux, en août et septembre 2011, car la zone euro traversait à ce moment une zone de turbulence. Certains analystes ont effectivement parlé de reprofilage du risque. Je ne considère pas cela comme un problème : c'est le marché qui prendra le risque et qui le paiera, comme il le faut – et le marché ne fonctionne pas de manière très satisfaisante quand l'endettement des banques est excessif. L'évolution que nous appelons de nos voeux permettra que le contribuable ne porte plus ce fardeau.