De fait, Tabriz, chef-lieu de la province iranienne, était la capitale du prince héritier. Elle a connu un certain déclin, d'abord après la conquête russe du Caucase et le déplacement forcé des Arméniens et d'autres populations que les Russes ont tenté de ramener vers le Caucase russe pour créer une ceinture de sécurité. Les mouvements de population ont été nombreux ; d'où les conflits actuels pour déterminer les limites du territoire des uns et des autres.
Le premier État azéri apparaît le 28 mai 1918, en même temps que les Républiques d'Arménie et de Géorgie, lors de l'éclatement de l'empire tsariste, et prend le nom de République démocratique d'Azerbaïdjan du Caucase. En effet, lors de la Conférence de la paix, les Iraniens s'opposent au choix de la dénomination « République d'Azerbaïdjan » – pour des raisons analogues à celles des Grecs lorsqu'ils ont refusé que la Macédoine se nomme République de Macédoine. Comme l'Arménie, l'Azerbaïdjan n'est reconnu que de facto par la Conférence de la paix et par la Société des Nations (SDN), car elle a été soviétisée dès avril 1920, après avoir été le théâtre de batailles entre Ottomans et Britanniques.
Si l'Empire ottoman reconnaît tout de suite la République d'Azerbaïdjan, comme il reconnaît l'Arménie et la Géorgie, des difficultés surgissent du côté de l'Iran. Le problème de ce nouvel État est celui de la définition de ses frontières, après les délimitations administratives successives, variées et arbitraires, des empires qui ont dominé la région : empires arabe, persan, russe. En la matière, les enjeux sont différents pour les Azéris et les Arméniens, les premiers faisant plutôt référence à une base économico-administrative, les seconds au principe ethnique.