En complément, en m'appuyant sur des thèses d'étudiants azerbaïdjanais, je dirai que dans de nombreux pays de l'ex-URSS, les opinions publiques ont été extrêmement déçues de l'absence de puissance des Européens et des Américains. Cela vaut pour le Kazakhstan, le Kirghizstan ou l'Azerbaïdjan. Plusieurs leçons ont été tirées des crises en Géorgie et en Ukraine : les Occidentaux n'étaient pas aussi puissants qu'ils en avaient l'air ; la Turquie, qui semblait le pays idéal pour ouvrir la porte vers l'Occident, était une puissance de second ordre ; il ne fallait pas trop faire confiance et être prudent. C'est à la lumière de ces constats que doit être analysé le rapprochement avec Moscou et Vladimir Poutine, qui sont plus présents et capables d'intervenir directement sur place, y compris militairement. En outre, ces États, depuis l'Union soviétique et les Romanov avant elle, partagent avec la Russie une vision du monde et une culture politique communes. Les Russes, on ne les aime pas forcément mais on les connaît, tandis qu'on ne connaît pas vraiment les Occidentaux et on s'aperçoit qu'on s'est fait beaucoup d'illusions sur leur capacité à intervenir.