Intervention de Monique Rabin

Séance en hémicycle du 1er février 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Perturbateurs endocriniens

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Rabin :

Une enquête récente de 60 Millions de consommateurs a révélé que des résidus de glyphosate et autres pesticides ont été détectés dans les couches des bébés. Cela fait froid dans le dos : le Roundup à l’usage des enfants !

Face à ces questions, nous avons toujours l’impression de nous heurter à des murs.

Celui de l’action européenne, d’abord, puisqu’il n’existe pas de définition partagée d’un perturbateur endocrinien. L’Union européenne est plus laxiste que la France. Que pouvez-vous faire sur ce point ?

Autre mur : celui de l’argent. Le mariage de Bayer et de Monsanto est particulièrement inquiétant pour la démocratie car un État seul ne pourra pas lutter contre les lobbies, particulièrement puissants dans ce milieu, qui investissent en outre trop souvent les agences chargées de produire un avis scientifique. Personnellement, je reste très touchée par le débat que nous avons eu ici, dans cet hémicycle, sur l’interdiction des néonicotinoïdes : beaucoup de nos collègues ont alors renoncé aux possibilités offertes par l’action publique.

Devant de tels enjeux, nous aurions d’abord besoin d’un plus grand consensus, ici au Parlement, sur ces questions vitales. Cependant, la remise en cause du principe de précaution que j’ai trouvée dans le programme de M. Fillon ne va vraiment pas dans le bon sens.

1 commentaire :

Le 02/02/2017 à 10:30, Laïc1 a dit :

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"car un État seul ne pourra pas lutter contre les lobbies, particulièrement puissants dans ce milieu, qui investissent en outre trop souvent les agences chargées de produire un avis scientifique"

Voilà qui a le mérite de la clarté : ces entreprises investiraient les agences scientifiques afin de trafiquer les avis d'experts pour qu'ils leur rendent des avis favorables, quelle honnêteté. Surtout Monsanto, déjà épinglé lors de la guerre du Vietnam pour la fabrication de l'agent orange, qui continue ses méfaits dévastateurs jusqu'à notre époque. Quelle sinistre Amérique...

Un petit rappel : "Durant le procès, Monsanto présentera des études scientifiques démontrant l'absence de lien entre l'exposition à la dioxine et les nombreux cancers dont souffraient les vétérans (américains, soldats lors de la guerre du Vietnam), pour les débouter de leur action. Il sera démontré au début des années 1990 que ces études se fondant sur les conséquences de l'explosion de l'usine de Nitro en 1949 étaient biaisées."

Donc ne pas faire confiance à Monsanto est un principe démocratique de base.

Quant à un État seul qui ne pourrait pas tordre le coup à ces lobbies mafieux, voici qui est inquiétant. Heureusement qu'il le peut et qu'il le doit, et si des politiciens corrompus et malfaisants allaient dans le sens de ces lobbies mafieux, ils devraient évidemment être dénoncés et démis de leur fonction.

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