Madame la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, ma question porte sur l’exil forcé à l’étranger de nombreuses personnes handicapées. Je souhaite appeler votre attention sur les difficultés rencontrées par des milliers de familles de notre pays dont un membre est handicapé.
Permettez-moi de citer quelques chiffres concernant mon seul département. Dans les Ardennes, 2 677 personnes en situation de handicap ont fait l’objet d’une décision favorable d’accueil dans un établissement. À l’instant où je pose ma question, sur ces 2 677 personnes s’étant vu reconnaître le droit à être hébergées en établissement, 385 sont chez elles, faute de place. Elles restent à leur domicile, souvent dans des conditions difficiles pour elles-mêmes ou leur famille. Un dernier chiffre : 152 personnes handicapées sont hébergées à l’étranger, faute de place dans notre pays.
Revenons au niveau national : en 2015, l’assurance maladie a versé 170 millions d’euros et les conseils départementaux plus de 200 millions à des établissements à l’étranger, faute de place pour accueillir nos personnes handicapées en France.
Vous comprendrez donc, madame la secrétaire d’État, que j’ai deux questions à vous poser. Premièrement, pouvons-nous augmenter les capacités d’accueil dans notre pays pour répondre aux besoins ? Deuxièmement, pouvons-nous entamer progressivement une réduction des sommes versées aux établissements étrangers pour les rediriger vers nos propres établissements médico-sociaux, afin d’ouvrir de nouvelles places et permettre ainsi aux personnes handicapées de trouver des solutions d’hébergement à proximité de chez elles ?