Intervention de Jacques Bompard

Séance en hémicycle du 1er février 2017 à 15h00
Obligation de casier judiciaire vierge pour les candidats à une élection — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Bompard :

Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la rapporteure, la transparence et la probité furent d’actualité au cours de notre après-midi. J’imagine qu’une telle orientation provient de la bonne intelligence, récemment apparue, du conflit grandissant entre le peuple et les élites qui prétendent le représenter. Je ne doute pas un instant que ces textes soient issus d’une réflexion approfondie de la majorité suite aux nombreux problèmes qui ont égrené le quinquennat. Nous pourrions en rire si l’actualité n’oscillait pas entre une sensation de chasse à l’homme menée par les titres de gauche et le soupçon d’indélicatesses manifesté par ailleurs.

Ce sujet est miné, parce qu’il englobe le ressentiment populaire, la certitude d’une iniquité grandissante entre le pays réel et le pays légal, et l’exaspération des Français devant les amusements qui leur sont offerts pour masquer la réalité des pratiques en vigueur au plus haut niveau de la société.

Ainsi, je souhaite vous faire partager une analyse sur la désaffection grandissante du peuple envers sa représentation politique. Elle est issue d’un récent ouvrage de Guillaume Bernard sur la guerre intellectuelle à l’oeuvre au coeur de la droite française : « Enfin, les "gros" candidats ont très peu de divergences programmatiques ; c’est surtout en fonction de leurs personnalités qu’ils sont départagés par les médias et les électeurs potentiels de la primaire qui cherchent avant tout un champion capable de rassembler un camp. Les spécificités idéologiques sont surtout perceptibles parmi les "petits" candidats. »

C’est la superficialité des grands candidats et leur adhésion à de multiples convergences programmatiques qui met en réalité le pays sous tension. Pourquoi les candidats à l’élection présidentielle se distinguent-ils sur des orientations mineures et non sur des propositions pour remédier aux grands fléaux qui accablent notre belle terre de France tels que le « grand remplacement », le chômage de masse ou le racket fiscal ? En méprisant ces enjeux, ils s’égarent et se désespèrent.

Nous avons entendu cet après-midi des grandes envolées sur la transparence, mais c’est la transparence sur les sujets que je viens d’évoquer qui intéresse prioritairement les Français. Pourquoi votent-ils pour un président qui prétend combattre la finance puis ordonne de ne pas séparer les activités financières et bancaires ? Pourquoi votent-ils pour le candidat de la rupture assumée sur les questions migratoires et identitaires pour finalement gagner une augmentation de l’immigration de masse dans leur pays ?

Évidemment, je n’ai rien contre les dispositions contenues dans ces propositions de loi. Elles devraient cependant s’accompagner de clarifications sur la séparation des pouvoirs dans notre pays. En effet, comment entendre que les conditions d’éligibilité des candidats doivent être plus restrictives alors que l’ensemble des dossiers d’instruction se retrouvent systématiquement dans les journaux, permettant à nos concitoyens de scander les étapes d’une mise en accusation ? Comment entendre que tout cela perdure alors que le journaliste Clément Weill-Raynal fut installé dans un placard à France 3 parce qu’il avait révélé l’affaire du « mur des cons » ? Comment ne pas s’inquiéter de l’idéologisation de l’appareil d’État dans notre pays ?

Je vous rappelle tout de même que la note de notre pays vient d’être dégradée dans les rapports de Transparency France.

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