Intervention de Claude Bartolone

Réunion du 19 janvier 2017 à 10h00
Mission d'information sur les suites du référendum britannique et le suivi des négociations

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Bartolone, président :

Nous allons maintenant nous intéresser aux conséquences du Brexit sur le contexte stratégique européen.

Évidemment, en toile de fond, nous avons tous en tête l'arrivée d'un nouveau président à la Maison Blanche. L'évolution de la politique étrangère américaine sera, me semble-t-il, déterminante pour les Britanniques, qui ont toujours vu la politique européenne, notamment celle de défense, comme servant de simple auxiliaire à l'OTAN.

La sortie du Royaume-Uni aura d'abord un impact sur la stratégie militaire britannique. Cet impact est difficile à évaluer, car il dépendra des effets économiques du Brexit outre-Manche : une situation économique dégradée aurait des conséquences sur les choix budgétaires britanniques, donc sur les choix militaires. N'oublions pas non plus que l'arsenal nucléaire britannique, déjà sous le feu des critiques d'une partie des travaillistes et de l'opinion publique, se situe en Écosse.

Dans ce contexte très particulier, quelles seront selon vous, monsieur le ministre, les conséquences du départ du Royaume-Uni sur la politique de sécurité et de défense commune ? Les Britanniques s'opposaient à une intégration renforcée en matière de défense, notamment à la mise en place d'un quartier général européen. Mais le Royaume-Uni, qui a posé, avec la France, la première pierre de l'Europe de la défense lors du sommet de Saint-Malo, en 1998, est aussi le seul autre État membre qui ait à la fois la volonté et la capacité de s'engager militairement pour l'Union sur des théâtres extérieurs. Après sa sortie, sur quels alliés pourrons-nous compter pour construire l'Europe de la défense ?

Avec le Brexit, l'Allemagne devient notre partenaire naturel dans ce domaine. En septembre, vous avez d'ailleurs remis, avec votre homologue allemande, des propositions à la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères : vous plaidiez notamment pour l'instauration d'une « coopération structurée permanente » permettant aux États membres qui le souhaiteraient d'aller de l'avant. Mais l'Allemagne se donnera-t-elle les moyens de prendre plus de responsabilités dans la défense de l'Europe ?

Je vous laisse la parole, monsieur le ministre, avant que nous n'en venions aux questions. Vous semblez véritablement maîtriser ce dossier de la conduite à suivre pendant les négociations et en vue de préparer la sortie.

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