Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, je voudrais vous remercier, cher collègue et ami André Chassaigne, d’avoir pris l’initiative de déposer cette proposition de loi visant à porter le montant des petites retraites agricoles à 85 % du SMIC et améliorer la situation des salariés et des retraités agricoles en outre-mer. Je vous remercie sincèrement d’inscrire une nouvelle fois ce sujet à l’ordre du jour de notre assemblée.
Je vous remercie également, à titre personnel, de me donner l’occasion de parler une dernière fois de cette question au sein de cet hémicycle. Cela ne veut pas dire que j’arrêterai de m’y consacrer puisque je dois participer, comme parlementaire, à la mission chargée par le ministère des affaires sociales et le ministère de l’agriculture de faire des propositions sur ce sujet.
Mais c’est la dernière fois que je m’exprime ici. Je vous fais confiance, mes chers collègues, pour poursuivre ce combat, et tout particulièrement à mes collègues de la Dordogne et au jeune candidat que je soutiens, Benjamin Delrieux, petit-fils d’agriculteur qui, je l’espère, me succédera et fera en sorte que la voix des retraités agricoles ne s’éteigne pas.
Je voudrais rappeler en un mot les difficultés que nous avons eues à affronter. Tout le monde connaît les raisons de la faiblesse des retraites agricoles : la mise en place tardive d’un régime ; le refus de la profession – ne l’oublions pas – et du syndicat majoritaire de s’aligner sur le régime des salariés à la sortie de la guerre ; la faiblesse des cotisations, dont le montant était fonction du revenu cadastral ; le faible niveau, voire l’absence de déclaration des conjoints – je pense évidemment aux femmes – ; surtout, la baisse démographique, qui fait qu’il y a aujourd’hui un actif pour trois retraités dans le secteur agricole.
La question a émergé au début des années quatre-vingt-dix – je veux saluer à ce propos la mémoire de Guiyonie Château et de Maurice Bouyou, qui ont été à l’origine de la création de l’Association nationale des retraités agricoles de France, l’ANRAF – et ce pour des raisons démographiques. C’est à compter de ces années que les agriculteurs se sont retrouvés seuls sur leur exploitation, leurs enfants étant partis travailler en ville. Ils ont dû assumer seuls des charges qui avaient considérablement augmenté. C’était une situation inconnue avant cette date puisque jusqu’alors les gens vivaient en famille et les plus âgés continuaient à travailler jusqu’à la fin de leur vie.
Il faut être clair, mes chers collègues : en matière de retraite agricole, les mandatures qui ont fait progresser ce dossier sont celles de Lionel Jospin et de François Hollande