Intervention de Jacqueline Maquet

Séance en hémicycle du 7 février 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Revalorisation des carrières d'enseignants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacqueline Maquet :

Madame la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, les enseignants sont les piliers de notre République. Ils passent leurs journées à donner aux enfants et aux jeunes les outils qui leur permettront de construire leur avenir.

Si les élèves ont besoin d’accompagnement, les professeurs ont besoin d’appui dans leur mission de transmission. Pour enseigner à une classe, il faut avoir suivi une formation complète, il faut pouvoir compter sur des auxiliaires de vie scolaire quand il y en a besoin, il faut que les professeurs ne soient pas seuls face à un trop grand nombre d’élèves, surtout dans les quartiers difficiles.

Voilà pourquoi nous avons fait de l’éducation nationale, depuis 2012, le premier budget de la nation. Voilà pourquoi nous avons créé, depuis 2012, 60 000 postes d’enseignants là où la droite compte supprimer 500 000 fonctionnaires, ce qui touchera de plein fouet l’éducation nationale.

8 commentaires :

Le 08/02/2017 à 10:30, Laïc1 a dit :

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"Ils passent leurs journées à donner aux enfants et aux jeunes les outils qui leur permettront de construire leur avenir."

Leurs journées raccourcies alors, car beaucoup d'entre eux finissent à 15h30, après une pause repas de près de 2h...sans compter les mercredis après-midi de libre, et bien sûr 4 mois de vacances.

Et j'oubliais le pire : les réunions entre professeurs qui se font sur le temps de travail scolaire des enfants, si si, c'est ce qui est arrivé à une de mes filles : étude toute la matinée, parce que l'institutrice était en réunion professionnelle avec les autres profs pendant ce temps-là (ou en formation professionnelle, je ne sais plus, peu importe, les effets sont les mêmes), comme s'ils n'avaient pas les mercredis après-midi pour faire ça, c'est proprement scandaleux. Inadmissible.

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Le 08/02/2017 à 15:38, chb17 a dit :

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Supprimer les vacances des profs, les forcer à être dans leurs les établissements 35 h (ou 39 h ?) par semaine, supprimer leurs droits syndicaux et droits à formation sur temps de travail, mettre systématiquement leurs réunions professionnelles les soirs ou pendant la demi-journée "libre" du mercredi, raccourcir leur temps de repas, remplir plus leurs 5 journées et pourquoi pas les week-ends: voilà des solutions modernes à la Laïc pour inciter les jeunes diplômés à enseigner. Ils accepteront mieux ainsi un salaire faiblard, et des conditions d'exercice de plus en plus difficiles, et des exigences administratives farfelues, et du temps de préparations et de corrections illimité, et une carrière prolongée d'année en année (puisque la retraite nous coûte des milliers de fois Penelope).

Merci, citoyen, pour votre aide à la formation de nos jeunes.

Les profs sont de plus en plus nombreux à s'arrêter en cours de carrière, au détriment de la cohérence éducative ? Les concours d'enseignement attirent de moins en moins ? A vous lire, c'est tant pis pour eux, tant pis pour les enfants. Pour faire garder vos filles, il suffirait sans doute de quelques stagiaires gratuits pris via Pôlemploi, et d'un bon DRH pour gérer tout ça ;-)

PS : j'en connais, des profs, et je ne leur montrerai pas les élucubrations d'un Laïc si ronchon qu'il en devient inutilement injurieux. Ouf : la Députée Jacqueline Macquet a l'air de prendre les enjeux en compte, elle.

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Le 08/02/2017 à 21:22, Laïc1 a dit :

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A chb17

Ainsi j'aurais suggéré tout ça : supprimer les vacances des profs, supprimer leurs droits syndicaux, mettre systématiquement leurs réunions professionnelles le soir, remplir éventuellement leur week-end avec du travail supplémentaire... vous avez beaucoup d'imagination, quoi d'autre encore ? En cherchant bien vous trouverez, j'en suis sûr, d'autres "élucubrations " qui pourraient me correspondre ...

Les concours de l'enseignement attirent toujours de plus en plus, ne vous en déplaise : les conditions de rémunérations ne sont donc pas si désastreuses que ça, les exigences administratives pas si repoussantes que ça, et les conditions d'exercice pas si effrayantes que ça. Dommage pour votre argumentation.

Alors comme ça l'Education nationale n'est pas faite pour enseigner mais pour faire garder les enfants, on voit bien en quelle estime vous placez l'enseignement en France. Moi au contraire je considère que l'enseignement est une chose suffisamment sérieuse pour qu'elle ne soit pas considérée comme une garderie, au service du loisir des professeurs et au détriment des progrès intellectuels des enfants. Continuez donc à défendre vaille que vaille les vacances des professeurs, et n'oubliez pas d'appeler à la rescousse s'il le faut vos collègues professeurs, cela m'est tout à fait égal. Je suis sûr que vous trouverez assez facilement quelques avocats des vacances, quelques Pénélope de l'enseignement qui certifieront la main sur le cœur qu'elle sont harassées de travail, et qu'elles n'en peuvent plus, que leur salaire est amplement justifié, que leurs difficultés sont réelles... on connaît la chanson.

Et puis allez donc comparer les enseignantes avec les infirmières dans les hôpitaux, qui ne peuvent même pas prendre leurs RTT, et vous saurez ce que le mot "inégalité professionnelle" signifie. Les unes s'amusent en été pendant que les autres triment comme des bêtes, suant tant et plus pour un salaire identique (et peut-être même inférieur, que font les syndicats ?). Mme Vallaud Belkacem, si prompte à dénoncer l'inégalité entre élèves, a oublié de mentionner cette inégalité-là. Elle est pourtant flagrante.

Allez, un petit résumé des inconvénients du métier d'infirmière :

- Travailler le week-end, les jours fériés, la nuit, le matin de bonne heure, tard le soir.

- Travailler à flux tendu en sous effectif.

- Finir à l'heure une fois de temps en temps.

- Etre rappelé sur ses jours de repos ou sur ses vacances en cas d'arrêt maladie d'un collègue.

- Salaire loin d'être en rapport avec les responsabilités et les 3 ans d'études.

- Pas le temps de faire une pause déjeuner tous les jours, pas de pause pipi non plus certaines fois... (là on va se rappeler les 2 heures de pause des instits...)

- Pour celles et ceux qui ont enfants, difficultés à trouver une nounou qui accepte de bosser en horaires décalés/ le week-end...les jours fériés...

Maintenant, monsieur chb17, rappelez-nous les inconvénients du métier de professeur, cela va nous faire beaucoup rire, on a le droit de s'amuser, non ?

Réponse : NON, quand il s'agit des professeurs, on ne s'amuse pas, et on ne les tourne surtout pas en dérision...

Ah ah ah.

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Le 08/02/2017 à 22:46, chb17 a dit :

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Laïc, merci de votre réponse. Votre résumé sur les infirmières est malheureusement juste (et vous auriez pu mentionner aussi les aide-soignantes moins payées encore). Elles ont effectivement une vie professionnelle difficile, avec impact sur le reste de leur vie. Pas moins pour celles qui, volontaires au départ, travaillent seulement 3 jours par semaine donc... 3 fois 12 h quasi d'affilée, au détriment de leur santé ! J'ajoute que les exigences de rentabilité (?) ont ôté à leur activité une part de la mission que ces personnes avaient choisie : à courir partout tout le temps, on délaisse certains besoins des malades. Total, beaucoup sont épuisées, voire "pètent les plombs". Et cela va s'aggraver via le nouveau plan d'économies qui se met en place dans la Santé Publique. Certains toubibs hospitaliers, mieux rémunérés certes (sauf internes), font plus de 80 h et "Pas le temps de faire une pause déjeuner tous les jours" eux non plus : pas très fin quand la vie de patients est en jeu.

Et alors ? Faudrait-il étendre leur sort à tous les autres, sous prétexte de "justice", ou de respecter le confort de parents qui travaillent, eux, en vrai et parfois loin ? Je connais des profs qui se donnent de la peine, dont les élèves de niveaux très inégaux ont des attitudes épuisantes ("peu scolaires" : la perspective du chômage de masse ne jouant pas en la faveur de leur application aux études). Un métier au total pas si attrayant, sinon pour les vacances.

Les inscriptions aux concours de profs (en hausse de 5% ?) n'empêchent pas qu'il reste des zones et des matières "en tension", avec recours aux contractuels pas formés. Pour le Capes 2016, il y a eu seulement 6.312 admis lauréats du concours pour 7.416 postes offerts. Trop souvent des enseignants malades ne sont pas remplacés.

Si, dans ce débat parlementaire que nous commentons sur la revalorisation des carrières d'enseignants, un député de droite a indiqué qu' "Il faut faire encore plus !", ce n'est pas juste par clientélisme électoral, mais aussi parce que le job est dur (allez une demi-heure dans une classe, pour voir) et pas très payé.

PS : la pause méridienne des écoles est légalement de 1 h 30. Ceux qui ont 2 h, c'est qu'ils travaillent plus tard, pas de quoi fouetter un chat. Une caissière de supermarché à mi-temps, au taf un peu le matin puis de 17h à 20h15, a une pause (enviable ???) encore plus longue.

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Le 08/02/2017 à 22:59, chb17 a dit :

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Sur la garde des enfants : non, ce n'est pas le seul rôle de l'éducation nationale. Mais si des parents s'offusquent quand leur fifille n'a pas eu classe quelques heures du fait d'une réunion mal placée, c'est surtout l'aspect garderie qui est pointé, non ? Le même temps gaspillé à papoter dans la bibliothèque à l'occasion d'un trou dans l'emploi du temps ne les dérange pas autant, ni les périodes où le petit chéri est gardé à l'école quand l'absence de l'enseignant grippé / en grève / en stage « poterie » conduit les gamins à attendre au fond d'une salle. Je me souviens aussi du « service minimum d'accueil » de Sarko, qui embête bien les mairies mais contente les parents.

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Le 08/02/2017 à 23:59, Laïc1 a dit :

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Pourquoi "fifille" ? Si on conteste que les enfants sont gardés en étude alors qu'ils devraient suivre les cours prévus par le programme officiel de l'Education nationale, ce ne sont plus des "élèves" normaux, mais des "fifilles" ? J'ai envie de les appeler des "proprofs", ou des "Pénélope", vos protégés tire aux flanc qui s'absentent pendant les heures de cours normales pour suivre des formations ou des réunions, alors qu'ils ont tout le temps pour le faire le mercredi après-midi.

Sur la garde des enfants, je crois que vous n'avez pas compris ce que je disais : je dis que le but de l'Education nationale n'est pas de faire garderie, mais d'enseigner aux enfants, où est la difficulté ?

Pour ce qui est du sort des infirmières comparé à celui des profs, il ne s'agit pas du tout d'un "prétexte de justice", c'est une vraie préoccupation, désintéressée et sincère. Pour ma part, j'ai un réel souci d'égalité humaine appliquée aux difficultés professionnelles, je ne peux pas admettre de telles disparités, c'est indigne de la République et de ses valeurs, que les profs sont censés d'ailleurs enseigner à leurs élèves. Les profs vont-ils mettre en parallèle les disparités professionnelles entre leur métier et celui d'infirmière pour faire réfléchir leurs élèves au sens du mot "égalité", pourtant inscrit dans la devise de la République "Liberté, Egalité, Fraternité", qu'ils ont comme mission d'enseigner aux élèves ? J'en doute fort. Donc l'Education nationale, en ce qui concerne l'enseignement et la compréhension des valeurs de la République, n'est qu'une vaste fumisterie, qu'il convient de dénoncer par devoir citoyen et républicain. Et que tout cela serve de leçons aux professeurs sur le sens des valeurs de la République. En attendant bien sûr leur prochaine grève, où l'on verra où se place leur réel dynamisme et intérêt professionnel.

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Le 09/02/2017 à 08:25, chb17 a dit :

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Foin donc des fumistes. Faisons la chasse aux emplois fictifs, partageons le boulot et les richesses équitablement et vivons la devise de la République "Liberté, Egalité, Fraternité" !

Et soutenons les revendications légitimes des infirmières, comme celles des profs et des chauffeurs de VTC. Plutôt que d'écraser une corporation à coups de poncifs vengeurs.

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Le 09/02/2017 à 10:27, Laïc1 a dit :

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Pourquoi soutiendrais-je les revendications des profs si je les considère comme illégitimes ? L’État fait de toute manière dans la lutte ces classes, mais côté bourgeois-enseignant, ce qui est le comble pour le PS : on a un sujet "revalorisation des carrières d'enseignants", mais on n'a pas une question sur "revalorisation des carrières d'infirmières". J'ai quand même trouvé une proposition de loi venant d'un député de droite, M. Morel-A-L'huissier, qui s'occupe du problème, mais uniquement sous l'angle du salaire. Tous les inconvénients que j'ai énumérés dans un commentaire précédent ne sont pas traités, mais enfin c'est un début.

https://www.nosdeputes.fr/14/document/4230

J'ai l'impression qu'en négligeant le métier d'infirmière, et en se préoccupant beaucoup en revanche de celui d'enseignant, le pouvoir rentre dans une certaine idéologie de classe, qu'on aurait pu penser de droite, alors que c'est bien la gauche qui la met en oeuvre.

Je constate d'ailleurs que les grèves d'infirmiers sont très rares, on a eu une demi journée le 8 novembre 2016 (d'où d'ailleurs la proposition de loi qui a suivi de peu), ce qui n'était pas arrivé depuis ....1988.

On imagine une seule grève des enseignants depuis 1988, une demi-journée en plus... On voit où se situe le niveau de responsabilité professionnelle, si on compare. Ainsi, plus on a d'avantages et de facilités , plus on fait grève, c'est bien connu. La fumisterie enseignante est bien organisée et adore se faire plaindre.

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