Intervention de Denis Jacquat

Réunion du 1er février 2017 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Jacquat, président de la mission d'information :

Madame la rapporteure, je vous remercie d'avoir présenté en détail les conclusions de la mission d'information. Je vous remercie également pour l'ensemble du travail que nous avons réalisé ensemble, et ce, en parfaite intelligence puisque nous étions l'un et l'autre entièrement convaincus de l'utilité de la prévention spécialisée.

La mission d'information sur l'avenir de la prévention spécialisée a réalisé une quinzaine d'auditions, qui nous ont permis d'entendre M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, les administrations centrales concernées, les grandes fédérations têtes de réseaux, ainsi que de très nombreuses associations de prévention spécialisée, qui ont pu nous exposer leurs difficultés.

La mission a également réalisé quatre déplacements en France, à Dijon, Metz et Marseille, mais aussi en Belgique, à Molenbeek. Ces visites nous ont permis de nous rendre compte de l'hétérogénéité de la situation de la prévention spécialisée aujourd'hui, de ses enjeux, et d'effectuer des comparaisons riches d'enseignements.

Le rapport présenté ce matin par la rapporteure reflète fidèlement les constats que nous avons pu faire en rencontrant tous ces acteurs. La prévention spécialisée est un outil très important pour permettre aux jeunes marginalisés de retrouver des perspectives. Malheureusement, elle fait l'objet d'un investissement trop inégal des conseils départementaux qui en ont la compétence – je rappelle que c'est une compétence non obligatoire – depuis les réformes de décentralisation.

Dans ce contexte financier difficile, il me semblait important que notre commission s'interroge sur l'avenir de cette mission. La rapporteure fait des propositions concrètes auxquelles je souscris totalement et qui s'appuient très largement sur ce que nous avons entendu pendant les auditions et vu lors de nos déplacements. Les éducateurs de rue, qui font un travail difficile dans les quartiers, avec beaucoup de professionnalisme, ont besoin d'un cadre juridique précis, de moyens suffisants et d'accompagnement, compte tenu de la nécessaire évolution de leur métier.

La prévention spécialisée traverse régulièrement des crises dues à son financement et à son positionnement, comme j'ai pu le constater dans d'autres fonctions lors de la décentralisation de cette mission vers les départements, en 1983 et en 1986. Dans le contexte d'une nouvelle crise due à une diminution des moyens, incompatible avec l'extension du champ d'action de la prévention spécialisée, par exemple en matière de prévention de la délinquance et du radicalisme religieux, le rapport de la mission est très attendu par les associations et les éducateurs. Je souhaite qu'il contribue, au même titre que les travaux conduits en ce moment par le Gouvernement sur ce sujet, à donner la reconnaissance qu'il mérite à ce métier essentiel pour la cohésion sociale et la protection de notre jeunesse. Nous devons renforcer les moyens d'agir sur l'ensemble de notre territoire.

Je rappelle que le texte du rapport a été adopté à l'unanimité par la mission d'information et que le groupe Les Républicains est tout à fait favorable à ce rapport.

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