Merci, monsieur le président, pour ces mots chaleureux à l’égard du courageux M. Gaudin.
La direction d’EDF a annoncé, jeudi dernier, un nouveau plan de réduction des effectifs – 3 900 postes entre 2017 et 2019 –, qui s’ajoute à celui déjà conduit l’an dernier avec la suppression de 2 000 postes. L’objectif serait de réduire les coûts d’1 milliard d’euros, ce qui fait des salariés une variable d’ajustement. Cette stratégie apparaît de surcroît bien dérisoire face à la situation économique et financière du groupe, et préoccupante au moment où celui-ci doit relever les défis de la transition énergétique.
EDF paie au prix fort la libéralisation du marché européen de l’énergie, qui conduit à ce que les prix ne couvrent plus les coûts. Au bout du compte, la facture est pour les usagers, dont un nombre croissant – 11 millions de personnes en 2016 – connaissent la précarité énergétique. Le groupe est endetté à hauteur de 38 milliards d’euros, à un moment où il doit faire face à de colossaux investissements, dont certains sont aventureux. Il est ainsi confronté au chantier de prolongation de dix ans de l’activité des cinquante-huit réacteurs nucléaires, pour un coût de 55 milliards d’euros. Il est appelé au secours d’Areva pour 2,7 milliards d’euros. Il y a enfin le fameux projet d’Hinkley Point : deux EPR en Grande-Bretagne, dont le coût est estimé à 24 milliards d’euros.
EDF est face à des choix stratégiques : soit le groupe s’enfonce dans la logique de la déréglementation, soit nous recouvrons la maîtrise de ce secteur. C’était le sens de notre proposition de loi visant à créer un établissement public dénommé « France Énergie », rassemblant toutes les participations de l’État dans les entreprises du secteur.
Monsieur le secrétaire d’État chargé de l’industrie, ces nouvelles réductions d’effectifs sont-elles la contrepartie exigée par le Gouvernement aux 3 milliards d’euros de recapitalisation, ou êtes-vous prêt à demander à EDF de revoir sa copie et à assurer l’avenir du service public ?