Cela conduit à des taux de disponibilité que vous-même qualifiez d’« insupportables ». Pour les 303 hélicoptères de l’aviation légère de l’armée de terre, il n’est que de 38 % ; il atteint même 30 % pour les Puma, 26 % pour les Caracal, 24 % pour les Tigre et 21 % pour les Cougar. Seuls cent hélicoptères décollent au quotidien, pour un contrat opérationnel de cent-quarante-neuf machines. La situation de la marine n’est guère plus enviable, puisque, sur les dix-sept Caïmanlivrés, dix sont immobilisés pour maintenance et un pour des problèmes structurels.
Quelles sont les causes de cette situation inquiétante ? Elles sont multiples, et très bien détaillées dans les rapports produits par nos collègues François Lamy et Gwendal Rouillard. À l’évidence, les contrats de soutien sont sous-calibrés par rapport aux besoins réels et des goulets d’étranglement existent dans le circuit industriel de la maintenance, ce qui accroît les durées d’immobilisation, jusqu’à les doubler. L’organisation de la chaîne du maintien en condition opérationnelle est, quant à elle, bien trop complexe, car elle fait intervenir un trop grand nombre de partenaires publics et privés.
Monsieur le ministre, devant ce terrible constat, vous avez décidé de lancer un plan d’urgence, dont, à l’évidence, l’on ne ressent pas encore bien les effets. Pouvez-vous éclairer la représentation nationale sur les réformes que vous avez engagées et sur la situation actuelle de notre capacité de manoeuvre aéroterrestre, dont nous savons tous qu’elle contribue grandement au succès des opérations extérieures et qu’elle constitue une priorité pour nos armées ?