Intervention de Patrick Vignal

Réunion du 1er février 2017 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Vignal :

Madame la maire, donc, je vous félicite de défendre la candidature de Paris. Il est indispensable aujourd'hui de rassembler les Français autour d'événements fédérateurs, et quoi de mieux, quoi de plus fort, que de le faire autour du sport ? Le sport est un vecteur de cohésion sociale, ou de vivre-ensemble, diront certains. Pour ma part, je préfère parler de « célébration collective ».

Cette célébration collective est importante. Elle rassemble dans les stades des gens de diverses opinions politiques et de diverses cultures, pour des épreuves dont l'issue n'est pas écrite à l'avance. En outre, 2024 pourrait être l'occasion de faire connaître l'esprit des Français, notre accueil, notre hôtellerie, notre cuisine, nos magnifiques vins. Il serait important, culturellement, de montrer au monde entier la richesse de notre territoire. Recevoir les Jeux olympiques, c'est permettre à notre pays, à Paris et aux villes d'accueil, de faire rayonner la culture française. Et c'est aussi mettre à l'honneur la qualité du sport français et de sa formation, y compris dans les disciplines paralympiques.

Certes, le budget qui est consacré à un tel événement est important, mais il faut prendre en compte les retombées économiques qu'on peut en espérer, et je me félicite que le monde de l'entreprise y soit associé. Cela dit, on tromperait les Français en leur disant que les Jeux serviront à organiser le sport de masse. Si l'on veut qu'en France, le sport devienne une valeur importante et un engagement, on a encore beaucoup à faire.

Je sais que ce gouvernement a augmenté les crédits consacrés au sport, mais il faut aller plus loin dans nos centres de formation. On ne peut pas tolérer que des athlètes qui préparent les Jeux vivent en dessous du SMIC !

Cela étant, je me félicite que notre assemblée ait voté un « CICE associatif » – le crédit d'impôt de taxe sur les salaires – afin de permettre aux associations, y compris sportives et culturelles, d'embaucher facilement. Je me félicite également que nous ayons pris des mesures visant à renforcer la transparence, notamment en matière de construction de stades. J'ajoute, pour ma part, que je préfère que les pouvoirs publics accompagnent ces constructions en accordant des garanties d'emprunt, plutôt que les financer directement.

Cette fois, notre candidature sera puissante, parce qu'elle étonne. Si l'on veut gagner, il faut étonner. Par exemple, l'idée d'organiser au Grand Palais des compétitions sportives est tout à fait séduisante. Madame la maire, je salue une telle vision, qui est un peu nouvelle.

À Montpellier, nous avons créé le Festival international des sports extrêmes (FISE), une idée empruntée aux États-Unis. Alors que j'étais adjoint aux sports, j'avais dit à Georges Frêche qu'on allait se servir des berges du Lez pour que les jeunes puissent prendre le tramway avec leur planche de skate. Aujourd'hui, le FISE compte plus de 600 000 participants et va être « exporté » en Russie.

En conclusion, madame la maire, gardez ce contact avec l'économie. Aidez-nous à structurer le sport et à le rendre encore plus transparent. Le chemin est encore long jusqu'au CIO mais je suis certain que l'émotion et l'enthousiasme de la célébration collective nous permettront de gagner.

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