Intervention de Anne Hidalgo

Réunion du 1er février 2017 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Anne Hidalgo, maire de Paris :

Merci pour vos interventions. Il est vraiment très important que nous soyons tous ensemble. Comme vous l'avez dit, Paris 2024 engage toute la France sur le territoire national. Et je pense, pour ma part, que cette candidature nous fera tous progresser.

Il n'est pas question de laisser de côté des territoires. Cela étant, l'impact des transformations et de la création de nouveaux équipements sera limité. Hormis le village olympique et la piscine, nous possédons déjà tous les équipements nécessaires. Voilà pourquoi nous n'aurons pas besoin, à l'issue des jeux, de trouver un autre usage aux équipements. Ainsi, pas de risque de financer des « éléphants blancs » !

Rendez-vous compte, nous n'avons pas, ou plus, de piscine olympique. La piscine Georges-Vallerey, dans le 20e arrondissement, a été construite pour les jeux de 1924 ; c'est d'ailleurs là que le grand Johnny Weissmuller a nagé pour la première fois en compétition internationale ! Ce fut la première piscine construite spécialement pour les épreuves de natation puisque, avant 1924, celles-ci se déroulaient exclusivement en eaux libres.

Paris possède plusieurs bassins de 50 mètres, dont cette seule piscine « olympique », mais aucun ne permet d'accueillir de grandes compétitions nationales, encore moins internationales, notamment faute de bassins permettant aux nageurs de s'échauffer avant l'épreuve. En matière de natation, on peut dire que l'on part de loin…

Avec la Métropole du Grand Paris, nous travaillons à ce que le nouvel équipement puisse accueillir de grandes compétitions internationales et nationales, et servir au quotidien par la suite. C'est le seul équipement pour lequel cette question se pose.

La France entière est mobilisée et doit se mobiliser autour de ces Jeux, dont les retombées, notamment économiques, ne seront pas négligeables. Selon une étude menée par le groupement d'intérêt public « Paris 2024 » sur des bases tout à fait raisonnables et réalistes, les retombées économiques attendues sont de l'ordre de 10 milliards d'euros, avec 250 000 emplois programmés sur l'ensemble du territoire. Les Jeux attireront forcément à Paris de très nombreux amateurs de sport, qui en profiteront pour visiter la France et l'Europe.

Notre candidature est en effet européenne, puisque Paris – comme Budapest, d'ailleurs – est une capitale européenne. Or, comme nous l'ont dit de nombreux collègues ou sportifs, c'est au tour de l'Europe d'organiser les Jeux. C'est pourquoi je pense que nous avons vocation à porter – sans nier l'identité tout aussi européenne d'une autre candidature – l'idée que nous sommes une capitale européenne, et que notre candidature aura des conséquences positives pour l'Europe.

Je tiens beaucoup à cette idée selon laquelle la candidature de la France aura des retombées économiques et sociétales – place du sport, accélération de l'accessibilité de nos villes grâce aux Jeux paralympiques – qui se feront sentir à l'échelle nationale comme à l'échelle européenne.

La France est donc mobilisée, et toutes les initiatives dont vous avez parlé contribuent à renforcer la candidature Paris 2024. En engageant les populations, elles en font une candidature populaire, notion que vous avez été nombreux à reprendre.

Une candidature populaire, c'est le gage de stades pleins, avec des familles, des enfants, un mouvement sportif, etc. C'est ce que nous sommes en train de construire aujourd'hui. Je suis assez confiante : selon le dernier sondage, la population soutient les Jeux à 77 %. Nous allons encore progresser, mais, à ce stade, c'est encourageant.

Vous avez bien sûr évoqué le coût des Jeux. En ce domaine, tout est très clair. Dans un budget « Jeux olympiques », il y a deux volets : le budget « hors COJO » – Comité d'organisation des Jeux olympiques – et le budget « COJO ».

Le budget « hors COJO » couvre l'investissement, tout ce que l'on a inscrit comme étant nécessaire pour accueillir les Jeux en 2024. Ce budget est de 3 milliards d'euros. Il est garanti, gagé, et toutes les garanties financières ont été remises au CIO. Sur ces 3 milliards d'euros, la moitié, soit 1,5 milliard, est constituée de fonds publics, dont un milliard vient de l'État – je tiens à saluer le Gouvernement pour ce geste, car cela ne s'était jamais vu lors des candidatures précédentes – et 500 millions des collectivités : Paris, la région Ile-de-France, le département de Seine-Saint-Denis et les collectivités impliquées. Ces 3 milliards d'euros serviront à financer la piscine olympique et une partie du village olympique. L'autre moitié est constituée de financements privés qui serviront, notamment, à la construction. Ainsi, une partie du village olympique donnera lieu à du logement privé, et l'autre partie à du logement public. Comme l'a indiqué tout à l'heure Annick Lepetit, après notre échec de 2012, nous avons entrepris, à parité avec le privé, la construction du quartier Clichy-Batignolles. Cela se passera de la même façon pour le village olympique.

Le budget dit « COJO », destiné à accompagner les Jeux pendant leur déroulement, est de 3,6 milliards d'euros. Il est essentiellement financé – ce qui est nouveau – par une contribution du CIO de 1,4 milliard, le reste étant assuré par la billetterie, par la vente de produits de marque et par un certain nombre de partenaires.

La gouvernance future, qui sera prochainement débattue et décidée au sein du GIP, aura deux entités : une entité « COJO » et une entité « hors COJO », appelée Société de livraison des équipements olympiques (SOLIDEO), qui assurera la dynamique des aménagements et investissements nécessaires. La décision interviendra début mars.

Voilà pour le financement. Nous avons souhaité que tout soit clair. Toutes les lettres de garantie, en particulier, ont été déposées au CIO.

Vous avez évoqué la question de la sécurité, également essentielle, et qui avait évidemment été posée après les attentats. Certains voyaient dans ces attentats un élément fragilisant la candidature de Paris. Lors de la conférence de presse que nous avons tenue à Rio, beaucoup de journalistes n'ont posé de questions que sur cet aspect. Les réponses qui ont été faites, notamment par le Président de la République, ont permis de clore le sujet. La question de la sécurité ne se pose pas seulement à Paris. Toutes les grandes villes qui accueillent aujourd'hui des compétitions internationales – la plus grande d'entre elles étant les Jeux olympiques – doivent s'en préoccuper. En effet, la menace terroriste est partout. Il en est de même de la criminalité, qui affecte toutes les villes – certaines plus que d'autres. La question de la sécurité doit donc être étudiée par chacune des villes, et faire l'objet de réponses précises.

Dans ce domaine, je crois que la France a apporté plusieurs réponses très précises ces derniers mois. L'Euro de football 2016, qui s'est tenu à Paris dans une période de menaces extrêmes, a rassemblé plus de 2 millions de personnes sur toutes les « fan zones », et le savoir-faire français en matière de sécurité a fait l'unanimité. Nous avons fait visiter tous les dispositifs de sécurité aux membres du CIO ou des grandes fédérations internationales qui pouvaient légitimement se poser des questions. Et la réponse a été là, au rendez-vous. Le Mondial de handball a rencontré le succès que l'on connaît : plus de 540 000 spectateurs dans l'ensemble des stades – qui n'étaient pas seulement à Paris – et dans des conditions exceptionnelles de sécurité et de « célébration » – pour reprendre le terme que vous avez utilisé tout à l'heure, monsieur Vignal. On y a en effet célébré le sport et ses valeurs, dans la joie que procurent les événements de cette nature. Nous avons également accueilli l'année dernière de grandes manifestations, comme le Marathon de Paris, avec ses 50 000 inscrits, ou le Tour de France, avec 14 millions de personnes rassemblées sur les routes de France jusqu'à l'arrivée à Paris. Celles-ci se sont déroulées, là encore, dans des conditions exceptionnelles.

Le savoir-faire français est là. C'est la garantie du fait que nous prenons cette menace au sérieux et que nous avons les compétences pour y répondre. Celles-ci sont d'ailleurs reconnues dans le monde entier. Notre expertise est fréquemment sollicitée à l'occasion des grandes compétitions internationales, comme la prochaine Coupe du monde de football en Russie, ou de nombreux événements internationaux.

Je voudrais maintenant aborder la question de l'héritage, que plusieurs d'entre vous ont soulevée.

L'héritage sera matériel. Je pense bien sûr au village et à la piscine, mais aussi – et c'est très important pour moi – à l'accessibilité. À Paris, notamment, je travaille sur le sujet avec l'ensemble des fédérations et des sportifs qui portent le sport, le handisport, le sport adapté et le mouvement paralympique. L'accueil des Jeux paralympiques doit permettre d'accélérer l'accessibilité de nos villes.

J'ai eu la chance d'aller à Rio pour assister aux Jeux olympiques, puis d'y retourner pour assister aux Jeux paralympiques. C'est pendant les Jeux paralympiques que j'ai éprouvé les plus grandes émotions de ma vie, et je souhaite vraiment que beaucoup d'autres puissent les partager. En effet, quand on voit tous ces athlètes, comme ce jeune nageur de seize ans qui est absolument fabuleux, quand on ressent la ferveur populaire qui se dégage de la manifestation, on ne peut qu'être tiré vers le haut.

Les Jeux paralympiques vont donc être un moment extraordinaire ; d'ailleurs, à Rio, ils n'ont pas été moins suivis que les Jeux olympiques. Ce sont les Jeux de Londres qui ont été le moment déclencheur. Depuis, les Jeux paralympiques sont devenus un événement exceptionnel, diffusé par la télévision. Et j'observe que notre service public et nos médias nationaux ont « joué le jeu », et même au-delà, en particulier à Rio.

Cela permet de changer le regard et de faire accéder au sport de nombreux enfants en situation de handicap, pour qui c'est une source de joie et d'espoir – sans oublier que leur qualité de vie passe aussi par les progrès techniques réalisés grâce au sport paralympique. Au-delà même, toute la technologie mise au service du paralympique a des retombées exceptionnelles dans tous les domaines, comme celui de la mobilité, que l'on soit en situation de handicap ou non. J'insiste beaucoup sur le rôle qu'auront les Jeux paralympiques dans cet héritage, matériel et immatériel. Et vous verrez, pour ceux qui recevront le choc extraordinaire que j'ai reçu en participant aux Jeux paralympiques à Rio, que cela change une société toute entière !

S'agissant de l'héritage immatériel, qui se construit aussi dès maintenant, vous avez été nombreux à insister sur le rôle de l'école. Vous avez réussi, avec l'Éducation nationale, à faire bouger les choses. Lorsque nous avons commencé à travailler sur la candidature de Paris, j'ai demandé à la ministre de l'Éducation nationale et au ministre des sports que l'on ouvre dans les écoles, dans les collèges et les lycées, davantage de classes à horaires aménagés. De fait, le sport était resté un peu le parent pauvre du système. La situation avait bien évolué pour la musique et la danse, chacun ayant compris que la culture était un langage susceptible de s'intégrer à l'ambition éducative, mais le sport restait de côté. Il y avait certes des sections sport-études, mais très peu de sections à horaires aménagés.

À Paris, nous avons obtenu dès cette année que des sections soient ouvertes en lycée. J'ajoute que c'est un atout pour les collèges et les lycées qui se saisissent de cette possibilité, car l'ouverture d'une telle section permet de relever le niveau de l'établissement et de le rendre plus attractif. C'est pourquoi, à Paris, nous nous sommes attachés à revaloriser par ce moyen certains collèges ou lycées où les parents ont tendance à éviter d'inscrire leurs enfants.

Je pense que c'est aussi un moyen, dans l'ensemble du pays, de remettre le sport à la place qui est la sienne. Je crois aux vertus éducatives du sport. Les jeunes sportifs, enfants ou adolescents, ne doivent-ils pas s'entraîner matin et soir, tout en suivant les cours et en faisant leurs devoirs à la maison ? Qu'on ne vienne pas nous dire qu'ils n'acquièrent pas de compétences par ce biais ! La persévérance, le sens de l'effort, la concentration, sont des valeurs extrêmement importantes, qui contribueront à leur réussite scolaire. Je pense que si nous portons tous, dans nos territoires, dans nos villes, avec l'Éducation nationale qui est partie prenante et qui est très engagée, l'idée qu'il faut élargir ces possibilités au collège, au lycée, mais aussi après le lycée, nous aurons réalisé quelque chose d'exceptionnel pour notre pays. Ce sera un des héritages majeurs de notre candidature aux Jeux olympiques.

Les jeunes dont on ne reconnaît pas les compétences – parce qu'elles ne sont pas celles que l'on reconnaît traditionnellement – peuvent se sentir valorisés par celles qu'ils ont acquises à travers le sport, et c'est de nature à changer véritablement la donne – notamment la façon dont on accompagne les jeunes pour leur permettre de s'en sortir.

J'en viens à l'héritage écologique. Pour moi, il est très important d'accélérer la transition écologique et énergétique en utilisant le moteur que constituent les Jeux.

À Paris, j'ai tout de suite annoncé qu'on allait enfin pouvoir nager dans la Seine – je m'étais tout de même renseignée avant et je connaissais le dossier ! Nous avons mis en place, avec le préfet de région, un comité de pilotage « Baignade dans la Seine » réunissant l'ensemble des communes, des conseils départementaux, ainsi que tous les partenaires concernés par la qualité des eaux du fleuve. Nous sommes en train de travailler, et nous serons au rendez-vous – sans doute même avant 2024. Nous avons identifié neuf lieux de baignade, y compris dans la Marne. Là encore, les Jeux olympiques serviront d'accélérateur. Certes, ces investissements ne figurent pas dans ceux qui sont liés à la candidature de Paris, puisqu'ils permettront des réalisations qui seront utilisées bien au-delà des Jeux. Mais ce sera un patrimoine exceptionnel. On va donc pouvoir nager dans la Seine. Et je vous invite, monsieur le président, ainsi que toutes celles et ceux qui le pourront, à m'accompagner… (Sourires.)

Les nouvelles technologies ne seront pas absentes. J'ai entendu parler de la Silicon Valley. Bien sûr, Paris n'est pas San Francisco. Mais Paris n'a pas à rougir. Il y a quelques jours, Sheryl Sandberg, la « numéro deux » de Facebook, a dit que Paris était l'équivalent de la Silicon Valley, notamment dans le quartier du Sentier reconverti au service de la révolution numérique. Nous sommes donc vraiment très bien placés en matière d'innovation et d'économie numérique. Ainsi, les routes sur lesquelles nous aurons à faire circuler la voie olympique, cet axe qui permet d'acheminer les officiels et les athlètes, seront sans doute munies de capteurs solaires qui récupéreront non seulement l'énergie du soleil, mais aussi l'énergie de celles et de ceux qui les emprunteront. De la même façon, d'ici à 2024, les équipements sportifs pourront récupérer et utiliser pour leur fonctionnement l'énergie des joueurs et celle des spectateurs.

On se projette déjà dans un monde de navettes autonomes. Vous pouvez, tous les après-midi, expérimenter les premières navettes autonomes sur le quai Charles de Gaulle, entre la gare de Lyon et la gare d'Austerlitz. Cela préfigure la façon dont on se déplacera en 2024. De la même façon, au mois de mars, je vais essayer le Sea Bubble, un bateau qui va littéralement « voler » sur la Seine. Et, d'ici le mois de juin, une flotte d'une dizaine de bulles ou de taxis volants sera testée sur la Seine.

Cette candidature est donc indissociable de la révolution écologique et numérique. Paris est considéré comme une capitale de l'innovation, et la France comme un pays de l'innovation. Cela fait aussi partie de l'héritage immatériel.

Mais deux autres points dont je n'ai pas parlé jusqu'à présent, relèvent aussi, selon moi, de cet héritage immatériel.

Nous avons la chance d'avoir à nos côtés le professeur Muhammad Yunus, car nous avons voulu que cette candidature contribue au développement de l'économie sociale et solidaire, au service de l'ensemble des jeunes, de celles et ceux qui vont développer des activités dans ce domaine, mais aussi au service des athlètes.

Tony Estanguet, quant à lui, est un membre éminent et très respecté du CIO, qui co-anime la commission des athlètes du CIO. Dans ce cadre, la question de la reconversion des athlètes se pose. Comment faire quand on a consacré sa vie au sport et que l'on doit, parfois très jeune encore, passer à une autre activité ? Nous avons la conviction que l'économie sociale et solidaire est un bon vecteur de reconversion. C'est pourquoi Tony Estanguet travaille actuellement, notamment avec le professeur Muhammad Yunus, dans le cadre de notre candidature, mais aussi, plus largement, au titre de ses fonctions au sein de la commission des athlètes du CIO, sur cette question de la reconversion.

Ensuite, je dirai – même si je n'ai pas répondu à toutes vos questions, ce dont je vous prie de m'excuser – que « Paris 2024 » est une candidature de partage. C'est le mot qui s'est imposé à nous, comme un mot clé de cette candidature : nous voulons partager ! Nous voulons partager ce que l'on est, notre culture, notre art de vivre, notre gastronomie, nos villes et nos territoires magnifiques. Nous voulons partager aussi la culture européenne, dans laquelle on se reconnaît. Nous voulons partager les valeurs humanistes, qui sont fondatrices de notre République et inscrites dans la Charte de l'olympisme. Nous voulons partager avec le monde. Vouloir accueillir les Jeux, c'est avoir envie d'accueillir le monde, et c'est cela aussi qui donne de l'énergie à notre candidature.

Les sportifs, en particulier les sportifs de haut niveau, sont des gens extraordinaires. J'admire la façon dont Tony Estanguet travaille à notre candidature, car c'est de cette même façon qu'il a travaillé à ses trois médailles d'or : avec concentration et générosité. Un sportif sait qu'au moment où il se place sur la ligne de départ, il n'y a plus aucune différence avec le sportif d'à côté, qui peut venir d'un autre continent, avoir une autre couleur de peau, une autre religion. La seule chose qui va compter, c'est la performance de chacun, qui est liée à ses qualités personnelles, bien sûr, mais aussi à tout le travail qu'il y a derrière. Cela apprend à regarder les autres à égalité. Le sport met chacun à égalité.

Ce que nous apprendrons en portant cette candidature aura forcément un impact très positif sur la société française. Car au coeur de cette candidature, il y a cette notion de partage.

Chaque événement que vous soutiendrez ou organiserez cette année dans vos circonscriptions, dans vos différentes fonctions, avec les maires, les élus de vos territoires, connectez-le à la dynamique olympique. Cela nous donnera encore plus de force et de visibilité. Cela montrera qu'au-delà de l'unité des politiques, de l'unité du monde sportif, il y a l'unité d'une nation toute entière pour dire : nous voulons vous accueillir.

Le monde entier a rendez-vous avec Paris en 2024. Et cela se joue le 13 septembre 2017 à Lima. (Applaudissements)

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