C'est toujours un plaisir de recevoir un grand serviteur de l'État qui, par son parcours et sa réputation arrivée jusqu'à nous, a toutes les qualités requises pour endosser cette responsabilité éminemment stratégique.
La France va être confrontée à de multiples enjeux dans le domaine de l'énergie : nous avons adopté la loi relative à la transition énergétique ; nous avons pris des engagements dans le cadre de la COP21 puis de la COP22, dans un contexte complexe d'ouverture à la concurrence et de construction de l'Europe de l'énergie. Dans ces conditions, comment voyez-vous votre rôle de régulation des investissements extrêmement importants qui vont être nécessaires pour démanteler les centrales nucléaires et assurer l'avenir de la filière nucléaire, développer et gérer les nouveaux moyens de productions d'énergies renouvelables, développer des réseaux intelligents, les Smart grids, et poursuivre l'innovation ?
Comment va-t-on pouvoir lisser ces engagements financiers sur l'ensemble de la chaîne, producteurs et distributeurs, sans que la facture ne fasse les montagnes russes pour le consommateur ?
En tant que haute autorité de l'énergie, la CRE doit veiller à l'indépendance de la France, à l'impact environnemental et social de notre mix énergétique, tout en assurant l'accès de tous à l'énergie par la lutte contre la fracture énergétique. Derrière leur aspect technique, ces questions sont éminemment sociétales, vous l'avez souligné.