Le discours que nous tenons sur ce point vise à faire comprendre aux dirigeants d'établissement et à l'ensemble du monde des affaires sociales et de la santé que les systèmes d'information constituent désormais un enjeu de gouvernance. L'effort de pédagogie doit se poursuivre dans ce domaine, car les responsables, confrontés à d'autres difficultés dans un environnement fort complexe, n'ont pas encore tous conscience de cette question et n'en prennent la mesure, hélas, que lorsqu'un incident survient. Il est donc indispensable de continuer à tenir ce discours.
S'il est tenu compte de cet enjeu de gouvernance, les responsables des structures concernées déclineront la politique des ministères chargés des affaires sociales en matière de sécurité des systèmes d'information. Nous avons élaboré en novembre un plan d'action visant à relayer cette politique de sécurité, qui comprend des mesures très simples dont la seule mise en oeuvre suffirait à résoudre un certain nombre de problèmes – liés aux mésusages, par exemple.
S'agissant des objets connectés et d'autres questions émergentes dans le domaine de la santé, il nous faut aller vite, même s'il est toujours difficile de progresser au même rythme que les technologies, qui prennent désormais une place indispensable au fonctionnement du secteur de la santé.
Les enjeux sont donc importants. L'expérience montre qu'il faut aussi insister sur leur dimension financière. En octobre, les systèmes d'information de plusieurs établissements de santé anglais ont été bloqués, d'où une perte d'activité pouvant atteindre une semaine, ce qui n'est pas neutre. Il y a donc un enjeu financier important, au-delà des dangers auxquels les patients eux-mêmes peuvent être exposés – que nous ne sous-estimons naturellement pas.