Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du 14 février 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Agroécologie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

En 2007, le Grenelle de l’environnement a fixé un objectif très ambitieux pour notre pays : moins 50 % de produits phytosanitaires à l’horizon de dix ans. Lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités en 2012, nous nous sommes mis humblement dans les pas de cet accord et avons repris le plan Écophyto 1. Avec le Premier ministre, vous m’aviez confié la mission de l’évaluer – nous avons constaté que les résultats n’étaient pas à la hauteur de nos espérances – et de le consolider afin d’atteindre nos objectifs. C’est ce que nous avons fait. La révélation majeure du rapport que j’ai rédigé en sillonnant la France et en écoutant tous les spécialistes fut la preuve, apportée par le collectif de l’INSERM, que l’impact des produits phytosanitaires, des perturbateurs endocriniens et des pollutions à bas bruit ne relevait plus d’une suggestion ou d’une intuition, mais devenait une certitude. Il fallait muscler notre action et construire un nouveau plan, Écophyto 2. C’est ce que nous avons fait ensemble.

Nous l’avons fait dans le respect de toutes les parties prenantes, en dialogue permanent avec le monde agricole, en faisant le pari de sa possible mutation. Je dois rendre hommage aujourd’hui à tous les pionniers qui ont innové dans les filières, dans les territoires, et qui permettent aujourd’hui d’obtenir les premiers résultats dans ce laboratoire vivant que sont les deux mille fermes « Dephy » qui expérimentent de nouvelles pratiques et les trente mille fermes que nous accompagnons. Dans moins d’une heure, nous allons voter la création des certificats d’économie de produits phytosanitaires – CEPP–, dans le cadre de la loi relative à l’accaparement des terres et au développement du biocontrôle.

Je voulais, monsieur le ministre, vous dire qu’au-delà du plan Écophyto 2, pour atteindre nos objectifs, il nous faudra une réforme de la PAC, des réformes foncières et une grande loi de santé environnementale. Car une alimentation présentant toutes les qualités est la clé du futur pour notre économie. Je voudrais que plus jamais dans le monde agricole on n’oppose l’économie et l’écologie.

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