Cependant la prise en charge de la santé mentale en France est marquée par de fortes disparités territoriales. Comparée à d’autres villes de même taille, la ville du Havre est particulièrement sous-dotée. Le pôle psychiatrique de l’hôpital Pierre-Janet souffre ainsi d’un manque de personnel : au total, plus d’une dizaine de postes ne sont pas pourvus alors qu’ils sont budgétés. Là se trouve sûrement la faille de l’autonomie budgétaire des établissements de santé : ils sont contraints à ne pas pourvoir les postes nouvellement créés afin d’équilibrer leur budget. Cela détériore les conditions de travail du personnel hospitalier qui, malgré un grand professionnalisme, a du mal à faire face. Nous pouvons lui rendre hommage !
En matière de lutte contre la pénurie médicale, les projets régionaux de santé sont ambitieux. Ils répondent aux objectifs définis dans le plan national « Psychiatrie et santé mentale 2011-2015 », qui vise à renforcer les pôles universitaires de psychiatrie générale et à promouvoir toutes les initiatives pour accroître l’attractivité des territoires. Il n’en reste pas moins que les effets ne sont pas encore visibles dans certains hôpitaux psychiatriques, en particulier celui du Havre.
On juge le degré de civilisation d’un pays à la manière dont il traite ses malades psychiatriques. Madame la ministre, comment comptez-vous poursuivre la réhabilitation de la médecine psychiatrique en France ?