Monsieur le président de la commission des affaires culturelles, madame la rapporteure, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, mesdames, messieurs, j'ai le grand plaisir d'ouvrir cette table ronde consacrée à l'avenir du cinéma et de l'audiovisuel européens, organisée conjointement par la commission des affaires européennes et la commission des affaires culturelles et de l'éducation. Permettez-moi d'ouvrir une petite parenthèse : elles ont lieu alors que la trente-neuvième édition du Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand bat son plein, avec des spectateurs plus nombreux qu'au Festival de Cannes, ce qui a son importance s'agissant de talents naissants.
Cette table ronde vient conclure une mission d'information de la commission des affaires européennes dont les rapporteurs ici présents, Marietta Karamanli et Rudy Salles, sont depuis longtemps engagés dans la défense de la diversité culturelle et de la création cinématographique. Ils ont en effet déjà présenté, le 21 mai 2013, une proposition de résolution sur le projet de révision des règles relatives au contrôle des aides d'État dans le secteur du cinéma qui visait à vérifier que les critères de territorialité s'appliquaient toujours en matière d'aides au secteur cinématographique. Ils présenteront également une résolution sur la politique européenne du cinéma le 14 février prochain, et ces tables rondes ont vocation à nourrir le rapport qu'ils produiront à cette occasion.
Plus largement, le travail de nos rapporteurs et cette table ronde manifestent l'intérêt que notre commission porte à la place des secteurs culturels et créatifs au sein des programmes européens. L'Europe est riche de sa diversité, et c'est sur la préservation de cette dernière que notre attention se porte avant tout, sans omettre, bien sûr, l'adaptation aux nouveaux enjeux liés au marché unique du numérique.
Dans cette perspective, nos échanges permettront tout à la fois de faire le point sur la mise en oeuvre des programmes d'aides au secteur de l'audiovisuel et du cinéma au mitan du cadre financier pluriannuel de l'Union européenne 2014-2020 et de mesurer l'actualité de nos anciens combats. Nous savons combien les principes qui nous sont chers peuvent être malmenés dans la transition technologique que nous connaissons et c'est parce que nous croyons dans leur pertinence, au-delà de la diversité des moyens à notre disposition pour les mettre en oeuvre, que nous vous avons conviés, mesdames, messieurs, pour en discuter.
L'ambition européenne doit suivre des fils conducteurs qui bâtissent son identité : assurer la possibilité de créer pour tous ; contribuer à la circulation transnationale des oeuvres et à l'ouverture à des publics aussi nombreux que possible ; organiser un environnement propice à l'émergence d'industries culturelles créatives, innovantes et résilientes ; permettre une juste répartition de la valeur ajoutée au sein de la chaîne culturelle, y compris lorsque celle-ci appartient au monde digital.
Le cadre réglementaire européen évolue rapidement, sous la pression conjuguée des puissants acteurs de la sphère numérique et des aspirations légitimes des consommateurs. Il nous appartient de construire le schéma dans lequel les créateurs pourront trouver la juste rétribution de leurs efforts et contribuer à la valeur ajoutée dans ce domaine.
Soyez donc remerciés, mesdames, messieurs, de votre présence.