Ma question s’adresse à la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Elle porte sur l’épuisement professionnel, plus connu sous le nom de « burn-out », une situation dramatique vécue par des dizaines, voire des centaines de milliers d’actifs dans notre pays. Je viens de remettre un rapport sur ce sujet et j’associe à ma question le président de la mission d’information, mon collègue Yves Censi, du groupe Les Républicains, et les commissaires aux affaires sociales.
Au regard des mutations profondes intervenues depuis plusieurs décennies, la question cruciale de l’emploi et du chômage a supplanté celle du travail. La mondialisation des échanges, la transformation numérique, la robotisation, la tertiarisation de l’économie ont façonné un monde nouveau, un monde dans lequel l’intensification du travail ne cesse de croître au rythme des nouvelles technologies de l’information et de la communication et de méthodes d’organisation et de management délétères.
Alors que la pénibilité physique est aujourd’hui mieux prise en charge, la souffrance psychique liée à l’épuisement professionnel frappe indifféremment des salariés du secteur privé comme des agents des trois fonctions publiques, des travailleurs indépendants et des agriculteurs. Si les causes de ce phénomène sont multiples et complexes, on retrouve des éléments récurrents tels qu’une très forte implication dans son métier, une surcharge de travail et une frontière toujours plus fragile entre vie personnelle et vie professionnelle.
Les suicides sur le lieu de travail sont autant de gestes désespérés qui doivent nous alerter sur cette réalité inacceptable, sans jamais que nous ne l’instrumentalisions. Le coût humain, mais aussi le coût économique et social du burn-out sont considérables. Pour exemple, le seul coût du stress au travail avait été évalué il y a dix ans entre 2 et 3 milliards d’euros par an.
La question de la santé au travail est donc indissociable de la stratégie d’entreprise comme d’une politique de santé publique.
Madame la ministre, la mission a présenté 27 propositions, dont certaines pourraient être rapidement opérationnelles. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur ce fléau grandissant qu’est l’épuisement professionnel dans notre pays ?