Si, mon cher collègue, pardonnez-moi : au-delà de l’affichage, il s’agit de donner les moyens de l’application effective du texte. D’ailleurs, le délit de consultation de sites terroristes a été censuré par le Conseil constitutionnel. Il ne faudrait donc pas que notre présence, ce matin, ne se traduise que par de l’affichage. Mes propos sont objectifs ; la décision du Conseil constitutionnel nous interpelle.
Enfin, nous devons sans doute nous interroger sur l’adaptation et l’efficacité de la contraception, alors que le nombre d’IVG pratiquées chaque année est élevé et que, dans près de sept cas sur dix, elles sont pratiquées par des femmes déclarant justement utiliser une méthode contraceptive. La France se trouve, de ce point de vue, dans une situation paradoxale : en dépit d’une diffusion et d’une utilisation massives de méthodes de contraception médicale efficaces, le nombre d’avortement y reste très élevé. Les discours convenus sur la contraception doivent s’adapter à la réalité, à la pratique et à l’intimité des femmes ; s’agissant de la pilule, il faut rappeler qu’en cas d’oublis fréquents, d’autres modes de contraception peuvent être envisagés.
Il est important que l’école se mobilise sur le sujet de l’éducation sexuelle, mais aussi que les parents prennent leur part de responsabilité pour accompagner les adolescents dans l’appréhension des conséquences de leurs relations. L’avortement n’est pas et ne sera jamais un acte bénin. Aussi, nous devons renforcer la contraception et faire en sorte que l’interruption volontaire de grossesse ne soit que l’ultime issue d’une grossesse non désirée.
Mes chers collègues, sur un sujet aussi intime et sensible, l’exigence – j’insiste sur le terme – est de donner aux femmes l’information la plus objective possible. Madame la ministre, c’est en pensant à elles, qui sont bien souvent seules face à ce qui restera, pour certaines, la décision la plus importante de leur vie, qu’une majorité des députés du groupe UDI voteront en faveur du texte.