Monsieur le secrétaire d'État, à Lomé, fin octobre, M. Valls, alors Premier ministre, a évoqué pour la première fois le concept d'un Erasmus Afrique. Cette annonce tombait bien puisque les Français avaient pris l'initiative de réunir, lors de cette visite, l'ensemble des pays de l'Afrique subsaharienne francophone sur le thème de la réciprocité dans le cadre du volontariat. Au cours des trois dernières décennies, la coopération française a marqué un recul, de sorte que tous nos interlocuteurs africains se plaignent non seulement de l'absence d'une expertise française dans leur pays, mais aussi du fait que, Campus France étant devenue une institution très élitiste, seuls les jeunes appartenant à l'élite de ces pays peuvent venir faire leurs études en France. De fait, la masse des étudiants africains se répartit entre les pays arabophones, les États-Unis et le Canada, voire la Chine. Une telle situation risque de faire reculer la francophonie.
On nous dit que tout cela va changer mais, lors de la discussion du dernier texte touchant à ces questions, le projet de loi « Égalité et citoyenneté », tous les amendements élaborés par l'association France Volontaires ont été repoussés par le Gouvernement. Actuellement, rien n'est fait pour favoriser la réciprocité, notamment pour faire progresser le dossier du visa « volontariat », qui serait spécifiquement destiné aux jeunes Africains désireux d'exercer leur engagement citoyen dans notre pays, dans le cadre d'une réciprocité. Pourriez-vous nous dire où en est ce projet qui relève du ministère de l'intérieur et du ministère des affaires étrangères ? Par ailleurs, j'ai reçu, il y a quelques jours, une note d'intention, rédigée par des Africains et des Français, sur la création d'un fonds dédié destiné à financer le volontariat de réciprocité. Quelle est la position de l'actuel Premier ministre et de son gouvernement sur ce sujet ?