Ce rapport de grande qualité appelle deux commentaires. Pour commencer, j'ai été frappé de constater combien nos interlocuteurs, qu'ils soient membres d'institutions européennes ou de gouvernements, ont apprécié le fait qu'un parlement national se saisisse du sujet. C'est la démonstration du rôle essentiel – et il devra sans cesse être rappelé – que doivent jouer les parlements nationaux dans le contrôle de l'action des gouvernements européens au cours du processus qui s'engage, pour porter la voix des citoyens. Si cela n'est pas fait, on aboutira au rejet croissant de la démocratie représentative et à la prise de pouvoir d'autres formes de « démocratie » qui relèvent parfois davantage de la dictature, telle celle des réseaux sociaux, ou de l'exercice de minorités de blocage. C'est pourquoi la recommandation de Pierre Lellouche me semble devoir être entendue.
Ensuite, le rapport dit, à raison, la nécessité de poursuivre l'approfondissement de l'Union. Mais on semble s'en tenir un peu trop à l'application de la feuille de route établie dans la déclaration de Bratislava. Or, elle est au minimum évasive, puisque l'harmonisation sociale et fiscale, qui compte pour les Européens et sans laquelle l'Union ne pourra fonctionner durablement, n'y est pas précisément évoquée. Mieux vaudrait citer explicitement les grands chantiers qui nous attendent.