Intervention de Julien Aubert

Réunion du 15 février 2017 à 9h40
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Le diagnostic du groupe Les Républicains sera un peu différent.

S'agissant d'abord du calendrier, je comprends de l'exposé que nous avons entendu que, si la France est en mauvais état logistique, ce serait la faute des précédentes majorités, non de la majorité actuelle. Au moment où une nouvelle majorité va bientôt prendre ses fonctions, je voudrais vous mettre en garde et dire qu'elle ne pourra pas s'appuyer ainsi sur un réquisitoire contre l'action des gouvernements précédents, en tout cas si elle veut que cette stratégie nationale soit ensuite portée par les gouvernements ultérieurs. Je regrette que nous entendions aussi ce constat à quelques semaines de la fin de la législature. De manière évidente, les pronostiqueurs ne seront pas les faiseurs.

Nos divergences avec le rapporteur portent aussi sur la stratégie. La préconisation relative à la création d'un Haut Conseil semble ne pas avoir été suivie par le Gouvernement. Mais nous entendons beaucoup parler de « gouvernance » et de « délégués dans les conseils régionaux », qui seraient des référents du pouvoir national. Cette vision me semble beaucoup trop théorique, trop axée sur l'organisation et sur la gouvernance, en particulier sur des mécanismes de concertation perpétuelle. Il y a pourtant des problèmes concrets et des sujets tangibles, tels que la qualité des infrastructures, l'efficacité des processus de dédouanement, la capacité de suivi et de traçabilité, la complexité de la réglementation fiscale et sociale française et, ainsi, du coût des prestations de transport et de logistique. Le rapport évoque ces questions, mais je parle de leur priorisation et de leur hiérarchisation. On dissimule ces problèmes concrets sous une forme de verbiage, avec des poupées russes, de nouveaux organismes à créer, de grands mécanismes stratégiques…

Quelle place est-elle d'ailleurs laissée à la subsidiarité ? L'État a certes la légitimité nécessaire pour s'occuper du problème, car il y a un vrai problème national. Mais l'on ne peut pas décider ainsi que tous les conseils régionaux vont se doter d'un correspondant en charge de la logistique.

Toutefois, nous sommes d'accord sur votre traitement du sujet des données et de l'économie dématérialisée. Voilà, effectivement, une manière de faire à même de renouveler l'approche de la logistique.

Pour conclure, il y a environ 600 000 demandeurs d'emploi dans la filière logistique, mais des efforts restent à faire pour que cette stratégie nationale que vous appelez de vos voeux s'incarne dans un projet concret, qui améliore la qualité et simplifie la vie des entrepreneurs.

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