Intervention de Jean-Luc Laurent

Réunion du 15 février 2017 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Laurent :

En tant que rapporteur du budget pour les crédits de l'industrie, j'ai rencontré le groupe Sanofi parmi d'autres acteurs industriels, afin de mesurer les effets du CIR et du CICE, un an après la mise en oeuvre du pacte de responsabilité issu du rapport de M. Louis Gallois.

Je soulignerai un paradoxe. L'industrie du médicament se porte bien : elle a réalisé 53 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2015 ; elle compte 100 000 emplois directs et 250 entreprises ; elle arrive au troisième rang des secteurs industriels après l'automobile et l'aéronautique. L'industrie du médicament est en bonne santé et, pourtant, un devoir de vigilance s'impose à nous tous – entreprises, acteurs publics, puissance publique –, car des signaux d'alerte s'allument : baisse des effectifs, retard d'innovations dans le secteur.

La puissance publique accompagne cette filière industrielle par le biais du CIR, du CICE et du PIA à hauteur de 3 milliards d'euros, sans parler des efforts consentis par les collectivités territoriales en faveur de l'environnement de ces entreprises. Notre commission des affaires économiques est ainsi amenée à se saisir de ces questions. Il ne faut pas que l'avenir de l'industrie du médicament connaisse le sort du « triple A » – Alcatel, Areva et Alsthom – ainsi que l'a qualifié l'intersyndicale que certains d'entre nous ont rencontrée voilà huit jours. Pour cela, il faut que la logique industrielle ne cède pas face à une logique purement financière.

Comment conforter l'industrie du médicament en France, le made in France, au regard des signaux d'alerte annonçant un avenir qui s'assombrit ? Quelle est votre stratégie industrielle ? Comment allez-vous la déployer en concertation avec tous les acteurs, notamment avec les représentants des salariés ? Je pense à la réforme qui prévoit la présence d'administrateurs salariés dans les conseils d'administration. Comment conforter cet aménagement du territoire qui nous importe à tous, en termes d'implantations et comment faire en sorte que votre logique rencontre celle de la puissance publique ?

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