Intervention de Philippe Armand Martin

Réunion du 15 février 2017 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Armand Martin :

En mars dernier, 110 médecins ont lancé un appel pour dénoncer les prix exorbitants des médicaments, résumant la situation en déclarant que l'industrie pharmaceutique dégage plus de bénéfices que le secteur du luxe. En 2012, par exemple, les vingt plus grandes entreprises pharmaceutiques ont gagné 112 milliards d'euros, contre 20 milliards d'euros de bénéfice net pour les géants du luxe.

Notre système atteint un point de rupture. Ne risque-t-on pas d'en arriver à refuser un médicament à un malade, sous prétexte qu'il coûte trop cher, sachant que les prix sont fixés en fonction de la capacité d'un pays à payer et non pas du coût de la molécule en recherche et développement ? C'est ainsi que le Glivec, médicament prescrit dans le traitement de leucémies, coûte 7 500 euros par mois aux États-Unis, 3 000 euros en France et quelques dizaines d'euros en Inde.

Cela étant, en 2015, les ventes de médicaments ont stagné en France, contrairement à ce qui s'est passé sur les autres marchés européens. Le Leem pointe la taxation spécifique à l'industrie pharmaceutique en France où la part des prélèvements sur le chiffre d'affaires taxable est passée de 3,6 % à 6,3 % entre 2011 et 2015, tandis que la croissance du chiffre d'affaires se réduisait. Cela dit, avec 7,7 milliards d'euros d'excédents en 2015, l'industrie du médicament est l'un des rares secteurs à conserver une balance commerciale positive. Vous avez aussi rappelé le déclin persistant des effectifs dans l'industrie pharmaceutique française : fin 2014, le nombre de salariés était tombé à 98 810, c'est-à-dire à son plus bas niveau depuis douze ans. Quelle est, selon vous, la cause de ce déclin ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion