Intervention de Philippe Luscan

Réunion du 15 février 2017 à 9h30
Commission des affaires économiques

Philippe Luscan, président de Sanofi France et vice-président exécutif des affaires industrielles mondiales :

La vente est une option stratégique parmi d'autres que nous allons envisager, comme les joint-ventures. Nous avons annoncé à nos personnels que nous examinerions toutes les options possibles.

Pour ce qui est de la feuille de route stratégique de Sanofi, elle a été annoncée en novembre 2015 par la direction générale. Le personnel s'est vu clairement expliquer où nous entendions aller à l'horizon de 2020, quels étaient les secteurs d'évolution et les secteurs d'investissement du groupe, les aires thérapeutiques dans lesquelles nous souhaitions nous renforcer. Notre politique sociale est très active, très positive, de manière à réduire les inquiétudes suscitées par les réflexions sur la stratégie du groupe. Nous communiquons nos avancées au fur et à mesure et nous exécutons notre feuille de route qui donne à la France ainsi qu'à notre outil industriel un rôle clef en recherche et développement. J'occupe mon poste actuel depuis bientôt dix ans et j'entends que nous continuions dans le même esprit. Je vous laisse parler de « politique financière » ; pour ce qui me concerne, en tant qu'ingénieur, je considère que nous menons une politique industrielle des plus dynamiques, des plus volontaristes.

On m'a interrogé également sur la filière des biotechnologies. La France n'en a pas anticipé le développement comme il se devait et l'a appréhendée de façon fragmentée. Dans d'autres pays où je me rends souvent – les États-Unis, en particulier sur la côte californienne ou à Boston, l'Allemagne ou l'Irlande –, la filière a, au contraire, été structurée au plus haut niveau en tant que filière stratégique de l'industrie du futur. Il est temps, en effet, d'annoncer que la biotechnologie est l'industrie du futur. Or nous sommes très en retard en matière de formation. J'ai eu la chance de suivre un master de biotechnologie en 1985, y décelant déjà une filière d'avenir. Les implications dans ce domaine étant considérables, et ne constatant aucune évolution concernant la formation, j'ai pris mon bâton de pèlerin et, avec les équipes de Sanofi, nous avons créé des chaires dans les écoles d'ingénieurs, des partenariats dans toutes les communes, dans les régions – je pense au pôle lyonnais, très actif, tout comme les pôles bordelais et parisien. Rien n'était organisé dans les filières d'ingénieurs, de techniciens, d'analystes… Tout reste fragmenté et, malgré l'émergence d'écoles comme Sup'Biotech, nous ne sommes pas à la hauteur de l'enjeu, alors que l'Irlande forme 5 000 personnes par an à la biotechnologie. Pour sa part, ces quatre dernières années, Sanofi a formé en France quelque 4 000 personnes, dans des écoles internes ou non, puisque près de la moitié de nos usines sont orientées vers les biotechnologies. Les exemples de Vitry-sur-Seine et de Neuville-sur-Saône, en matière de reconversion d'une usine chimique dans les biotechnologies, sont uniques au monde et je vous invite à visiter ces sites. Nous appelons donc de nos voeux la création d'une vraie filière de biotechnologies, d'une French biotech.

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