Intervention de Huguette Bello

Séance en hémicycle du 21 février 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Centre hospitalier universitaire de la réunion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Bello :

Ma question porte sur les menaces qui pèsent sur l’offre de soins hospitalière à La Réunion. Créé il y a seulement cinq ans, le CHU de La Réunion se classe déjà au dixième rang par son volume d’activité.

Depuis 2015, et comme la moitié des CHU, l’établissement de La Réunion est en déficit. En cause, la baisse des tarifs d’hospitalisation, mais aussi, de manière plus spécifique, la non-prise en compte, dans le financement des missions d’intérêt général, des surcoûts outre-mer et le changement de tarification, depuis 2016, pour les patients en provenance de Mayotte, qui se traduit par une perte de recettes de 10 millions d’euros, sans compter les 8 millions de créances irrécouvrables antérieures au CHU.

Pour enrayer cette tendance, le CHU a présenté un plan d’économies sur cinq ans qui garantit la qualité des soins. Le Comité interministériel de la performance et de la modernisation de l’offre de soins – COPERMO – vient toutefois d’alourdir ce plan en le faisant passer de 29 à 39 millions, ce qui suppose la suppression de 250 postes et 130 lits en moins.

Cette décision est grave. Elle intervient alors que La Réunion compte déjà deux fois moins de lits que la France continentale ou les Antilles, que les dépenses hospitalières par habitant sont plus faibles et que son CHU, ne bénéficiant quasiment pas d’aides à l’investissement, doit assurer seul le financement – 200 millions – de trois rénovations lourdes et indispensables. Le CHU de La Réunion ne fait pas partie des établissements que l’État subventionne fortement. Il est désormais à craindre que l’ampleur des efforts exigés ne lui permette plus de faire face à l’augmentation et au vieillissement de la population, à des pathologies chroniques surreprésentées comme le diabète ou encore à des épidémies à transmission vectorielle.

Les Réunionnais souhaitent donc savoir quel remède le Gouvernement privilégiera pour leur CHU : une discrétion encore plus grande de l’État, ou alors une logique conforme à la fois au nouveau processus d’égalité réelle et à l’ambitieuse stratégie de santé qu’il a proclamée pour les outre-mer ?

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