Désormais, les responsables politiques n’hésitent plus à annoncer, en parfaite connaissance de cause, de fausses nouvelles pour qu’elles soient massivement relayées par les réseaux sociaux, dont on a vu qu’ils ne sont pas à l’abri de piratages et de manipulations. La crédibilité de l’information est pourtant au coeur du fonctionnement d’une société démocratique. La réponse à cette menace réside, me semble-t-il, dans la pratique d’une politique morale, seule capable de rétablir la confiance du peuple envers ses responsables : c’est là le socle fondamental de tout système démocratique.
Au terme de mes quarante années d’engagement politique, dont vingt-cinq dans la vie parlementaire, je puis l’affirmer sans détour : la politique est l’activité la plus noble, la plus exigeante, la plus difficile et la plus honorable qui soit, pour peu qu’elle n’oublie pas de se situer au niveau de ce que Charles Péguy appelait la « mystique républicaine », qu’il opposait à la « politique républicaine ». Il la résumait par cette belle formule : « la mystique républicaine, c’était quand on mourait pour la République, la politique républicaine, c’est à présent qu’on en vit. »