Enfin, peut-être faudrait-il ajouter une troisième raison : sommes-nous certains que la CNCCFP a les moyens d’honorer ces nouvelles missions ? Selon le rapport du Sénat, le président de la Commission a indiqué que le traitement des informations fournies aux fins de publicité engendrerait une charge supplémentaire pour l’autorité, sans être capable, à ce stade, de la quantifier sur le plan des ressources humaines requises.
Si les crédits de la CNCCFP prévus dans la loi de finances 2017 sont en forte hausse, compte tenu du contexte, il semble que celle-ci manque cruellement de moyens techniques hors période électorale : dans le magazine L’Obs, en février dernier, un rapporteur expliquait ainsi que le « matériel informatique était insuffisant et lent » et que « un seul poste sur trois était relié à internet, pour des raisons de sécurité ». Ce qui peut prêter à rire est en réalité le noeud du problème.
Nous espérons sincèrement que ce texte ne soit pas une occasion manquée pour des raisons qui tiennent aux conditions de son examen. Oui, les modifications apportées sont positives, même si la législation ne sera jamais parfaite, même s’il y aura toujours des abus. Le mieux n’est pas l’ennemi du bien lorsque l’on touche à une question aussi sensible que celle du financement de la vie politique.
Ainsi, sans s’opposer à son adoption, le groupe Les Républicains n’apportera pas non plus un soutien enthousiaste à ce texte…