Je tiens à féliciter la commissaire de la clarté de son propos. J'aimerais cependant en savoir davantage sur le problème de la mobilité dans les régions ultrapériphériques de l'Europe, qui présente des spécificités.
Je songe d'abord à la formation : si les dispositifs Erasmus et Erasmus + sont théoriquement accessibles à nos jeunes, en réalité, le combat est bien plus difficile qu'il n'y paraît. Ne serait-il donc pas de bonne politique de favoriser dans un premier temps la mobilité au sein du bassin régional – pour la Martinique, dans le bassin de la Caraïbe ? De tels déplacements ne seraient-ils pas moins coûteux, mais tout aussi formateurs et enrichissants ? Cette idée ne pourrait-elle guider la réflexion et l'action concrète au cours des années à venir ?
En ce qui concerne la mobilité des travailleurs, notamment détachés, je ne voudrais pas donner l'impression de recourir à des arguments protectionnistes, d'autant que je considère la mobilité comme une source d'enrichissement par l'échange. Mais peut-on faire appel à des travailleurs détachés, notamment en intérim, dans un pays comme la Martinique, qui compte 65 % de chômeurs chez les jeunes de dix-neuf à vingt-cinq ans ? Le problème peut-il se poser de manière invariable quel que soit le contexte économique ? Nous voyons débarquer en masse des Bulgares ou des Polonais dès qu'un gros projet d'équipement ou d'investissement est lancé : c'est toujours enrichissant, mais cela nuit malheureusement à une jeunesse locale qui végète et survit dans l'oisiveté.
Quelles orientations concrètes l'Europe peut-elle adopter s'agissant de ces problèmes spécifiques aux régions ultrapériphériques ?