Intervention de Général Pierre de Villiers

Réunion du 8 février 2017 à 17h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées :

Je veux tout d'abord dissiper ce qui semble être un malentendu : ce que j'ai dit devant vous aujourd'hui, je l'ai dit à chaque fois que j'ai été entendu par votre commission. Je vous ai livré aujourd'hui des chiffres permettant d'étayer vos réflexions. Mon discours de franchise date de ma prise de fonctions et, vous me connaissez, j'ai pour habitude de garder le cap. Simplement, nous devons tenir compte du fait que, depuis l'élaboration de notre modèle d'armées, modèle que je défends, la situation a changé de manière très importante. Les attaques portées sur notre sol donnent la mesure de ce changement. Face à cette réalité, le président de la République a décidé de mettre un terme à la tendance déflationniste du budget qui prévalait depuis de nombreuses années et qui a marqué plusieurs législatures.

Notre modèle d'armées est bon : il répond aux enjeux actuels. Certes, nous sommes en surrégime, mais lorsque le Livre blanc a été rédigé, nous ne pouvions pas deviner tout ce qui s'est passé depuis deux ans. Je vous l'ai souvent dit : le costume a été taillé au plus juste. Mais encore une fois, il faut être objectif : un effort important a été consenti pour arrêter la diminution des effectifs et des crédits qui perdurait depuis de nombreuses années. Stabiliser le budget de la défense à 1,78 % du PIB a tout de même nécessité le remplacement de cinq milliards d'euros de recettes exceptionnelles par des crédits budgétaires, l'allocation de quatre milliards d'euros supplémentaires – dont une partie, je vous l'accorde, sur la seconde partie de la LPM – et l'annulation de la déflation de 28 750 effectifs. Ce n'est pas rien !

Outre le changement de contexte, il y a un phénomène, classique, d'usure. Pardonnez-moi ma franchise, mais je vous renvoie la balle : vous ne pouvez pas être étonnés des chiffres que je viens de citer, puisque je les ai tirés des rapports de votre commission !

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