Intervention de Jean-François Lamour

Réunion du 8 février 2017 à 17h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Lamour :

Mon général, votre constat – le mot « réquisitoire » serait excessif – est sans concession s'agissant de l'utilisation de nos forces au cours des cinq années de la législature, et nous le partageons. Je me félicite que vous ayez évoqué la LPM actualisée et, surtout, l'effort conséquent qui est prévu lors des deux dernières annuités, car ce point n'apparaissait pas forcément dans votre tribune. De fait, jusqu'en 2013-2014, nous pouvions nous contenter de la LPM originelle, mais les événements ont rendu son actualisation indispensable. Vous conviendrez toutefois que l'on a fait exploser votre contrat opérationnel sans que l'intendance suive. Vous avez du reste rappelé la nécessité de surmonter, en 2020, le « mur capacitaire », pour reprendre l'expression que vous avez utilisée dans votre tribune. Au politique d'engager les forces, à vous de mettre en oeuvre le dispositif en fonction de ses décisions et de ses arbitrages, comme vous l'avez très bien rappelé.

Ma question porte précisément sur votre analyse et les perspectives de l'opération Barkhane et de la bande sahélo-saharienne. Il me semble que cette opération – 3 500 hommes déployés, utilisation excessive du matériel – arrive à un moment charnière. Certes, elle démontre nos capacités et notre excellence, et elle obtient des résultats significatifs : vous avez rappelé le nombre de groupes armés terroristes (GAT) neutralisés. Mais qu'en sera-t-il ensuite ? Je souhaiterais avoir votre sentiment sur la mise en place du G5 du Sahel, des patrouilles mixtes et des forces conjointes, ainsi que sur l'articulation entre EUTM et Barkhane. Rester sous ce format est-il tenable pour nos armées et notre matériel ou est-il indispensable de revoir le dispositif et, si tel est le cas, sous quelle forme ? Les patrouilles mixtes, qui montaient en puissance, ont subi un coup d'arrêt important avec l'attentat de Gao. Quelles conséquences en tirez-vous ? Quelles dispositions pouvons-nous prendre pour maintenir la position française dans la bande sahélo-saharienne, éventuellement en allégeant le dispositif grâce à une plus grande mutualisation des moyens avec les forces locales – je ne suis pas suffisamment optimiste pour l'envisager au plan européen – et avec le G5 Sahel ? Celui-ci me semble en effet être un bon moyen de sortir d'une situation un peu trop stable qui pourrait nous conduire à l'enlisement.

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