Je tiens à souligner à nouveau la qualité du rapport de Barbara Romagnan et Julien Aubert.
Une grande incertitude financière entoure le démantèlement du parc nucléaire français. Le rapport Romagnan montre que les provisions dégagées par EDF pour financer les futures opérations de démantèlement sont les plus basses de l'OCDE et souligne que, dans les pays confrontés aux mêmes problèmes – les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne –, le coût estimé du démantèlement est beaucoup plus élevé que la somme chiffrée par EDF et validée par la Cour des comptes, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et l'ASN elle-même. Comment expliquez-vous un tel décalage et l'optimisme dont EDF semble faire preuve ?
Par ailleurs, le rapport le montre, la très grande homogénéité de notre parc nucléaire – 80 % des réacteurs ont été mis en service entre 1977 et 1987 – implique que le démantèlement s'opère dans des délais resserrés. La quasi-simultanéité du démantèlement de réacteurs situés dans différentes parties du territoire national représente un véritable défi technique ; elle suppose la mobilisation de très importantes ressources financières et humaines dans une période très réduite. Comment l'ASN s'y prépare-t-elle ?