Intervention de Martine Faure

Réunion du 22 février 2017 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

Puisque c'est la fin de cette législature et, pour moi, « la dernière séance », comme disait un célèbre rocker, qu'il me soit permis de remercier chaleureusement le président de notre commission. Sa patience, sa courtoisie, le respect qu'il a eu pour chacun d'entre nous, nous ont accompagnés tout au long de ces cinq dernières années et nous ont permis de travailler dans la sérénité.

Yves Durand vient de nous résumer douze mois de travaux. Vous l'avez dit, cher collègue, nous avons travaillé avec conviction et au plus près de la réalité du terrain. Je ne retiendrai que les constats les plus marquants, et tout d'abord, l'implication importante des enseignants, des chefs d'établissements, des inspecteurs pédagogiques et de l'ensemble des personnels de l'éducation nationale.

Ces derniers mois, l'appropriation de l'esprit de la loi par les usagers a pu nous paraître un peu longue, mais aujourd'hui, l'écart entre les intentions du législateur et la réalité de l'application de la loi se réduit considérablement.

Ce constat me permet d'insister sur la nécessité d'accorder à la politique éducative un temps long. Vincent Peillon lui-même insistait sur une réforme devant s'inscrire dans le temps, évoquant à cet égard un délai d'une dizaine d'années. L'application de la loi, en matière d'éducation et en matière pédagogique, nécessite des temps longs : le temps de l'appropriation et de la mise en oeuvre, qui a demandé d'énormes efforts d'adaptation, d'organisation et de concertation, et l'indispensable temps de l'évaluation des résultats, meilleurs indicateurs pour rebondir, améliorer, adapter et corriger les dispositifs de la loi.

La mise en place du cycle 3 dans le cadre du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, est un enjeu majeur pour permettre une meilleure transition entre l'école primaire et le collège. C'est un cadre de réflexion et d'action absolument indispensable pour la continuité éducative. Malheureusement, force est de constater que la mise en place du conseil école-collège se heurte à des difficultés provenant essentiellement de la différence de statut entre les enseignants du premier et du second degré.

Nous avons cependant observé l'ingéniosité et l'implication très forte de nombreux enseignants, qui cherchent et trouvent très souvent des solutions. Cela étant, il nous faut approfondir sérieusement ce sujet pour faire sauter les verrous et rendre ce dispositif plus efficace au regard des objectifs on ne peut plus justifiés de la loi.

Je souhaite que les travaux du comité de suivi puissent se poursuivre dans les années à venir. Je regrette qu'il ne reste désormais pas assez de temps à la présente législature pour travailler sur ses préconisations qui visent à ce que chaque élève puisse réussir dans une école transformée, modernisée et véritablement à l'écoute de chacun d'entre eux.

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