Intervention de Guillaume Bachelay

Réunion du 21 février 2017 à 17h45
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Bachelay :

Au sein de ce groupe de travail sur l'industrie, nous partageons la conviction qu'il n'y a pas de grand pays sans industrie, qu'il n'y a pas de grande nation sans innovation, sans production, sans capacité à anticiper les mutations technologiques, écologiques ou sociales.

À l'instar de nombre de collègues qui se sont exprimés, j'ai accueilli comme un sursaut salutaire la publication du « rapport Gallois » à l'automne 2012 et, de longue date, j'ai acquis trois convictions.

Tout d'abord, je pense que notre pays souffre avant tout d'un déficit d'investissements, en particulier d'investissements productifs.

Ensuite, dans le contexte actuel de concurrence internationale, il ne faut pas oublier que la compétitivité des entreprises repose sur deux jambes : le taux de marge et la qualité des produits. Au cours des dernières années, le taux de marge des entreprises a retrouvé son niveau d'avant la crise, voire son niveau du début des années 2000 dans certains secteurs. Pour autant, il faut veiller aussi à ce que les techniciens appellent la compétitivité hors coûts : l'innovation, la montée en gamme, la qualité qui doit être le principe premier et final d'une stratégie industrielle. C'est le sens de la création de Bpifrance, des innovations de rupture, de la French Tech, des plans de la France industrielle qui ont été évoqués.

Ma troisième conviction est que le dialogue social constitue aussi un levier de compétitivité. Cet élément était très présent dans le rapport Gallois, et des avancées ont été obtenues au cours de la législature.

À la lecture des propositions de notre groupe, on voit apparaître le carré gagnant d'une stratégie industrielle au long cours pour la Nation. Comme tout bon carré, il a quatre côtés : production, formation, innovation et protection. La production doit être forcément durable, d'où ce contrat de transition écologique négocié avec les partenaires sociaux, les filières industrielles et les acteurs publics. La formation doit se faire sur la base d'un diagnostic partagé des besoins de l'industrie, en lien avec les filières et les ministères de l'emploi et de l'éducation. L'innovation doit être soutenue par une fiscalité toujours plus incitative à toutes les étapes. Quant à la protection, elle possède une dimension juridique, une dimension commerciale au plan européen – c'est l'enjeu de la réciprocité.

Nous pourrions utilement ajouter une autre dimension européenne dans notre rapport car il est nécessaire d'avoir une politique de la concurrence qui soit davantage au service de l'industrie, pour le dire de manière polie. Chaque décision de la Commission européenne devrait faire l'objet d'un avis d'expert ; il devrait être possible de faire appel des décisions en matière de concurrence devant le conseil des ministres européens. Cette dimension était présente dans la dernière partie du rapport Gallois, qui traitait de la question européenne et qu'il n'est pas interdit de lire. Je pense qu'il serait utile de renforcer cette dimension européenne dans nos propositions dont j'approuve l'économie générale.

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