À gauche ou à droite, nous avons tous abandonné l'industrie à partir des années 1980. Nous considérions que la production d'1 euro de service avait autant de valeur que celle d'1 euro d'industrie en oubliant la différence des effets multiplicateurs en termes d'emplois. Tout notre travail, au cours de cette législature, a consisté à réhabiliter l'industrie, et à lui rendre sa place dans le système productif français.
Monsieur Jean Grellier, que pensez-vous de la concentration des entreprises qui produisent la valeur ajoutée industrielle ? Selon un récent rapport de l'INSEE, 1 160 d'entre elles produisent 62 % de la valeur ajoutée du secteur. Cette donnée atteste de la place de la sous-traitance et témoigne de l'éclatement du processus de production. Sans cohérence d'ensemble, la fragilité guette le tissu industriel français, que ce soit dans les frontières de l'Hexagone ou dans son environnement européen.
Malgré les efforts que consentent l'État et les régions pour développer l'apprentissage, il reste difficile d'orienter les jeunes vers l'industrie. Ces derniers ainsi que les familles s'en défient. Dans le Nord-Pas-de-Calais, d'où je viens, l'industrie est connotée négativement : dans de nombreux esprits, se former professionnellement dans ce secteur ne peut pas être un chemin qui mène vers l'emploi.
Nous savons également que de nombreuses entreprises sous-traitantes n'ont pas les moyens matériels d'accueillir des apprentis. Ne pourrait-on pas réfléchir à un mode opératoire efficient qui permettrait à toute la chaîne du secteur industriel de former ces derniers ?