La réaction du groupe socialiste me rappelle du groupe des radicaux quand il avait fait muter 10 millions d’euros de la taxe sur les transactions financières vers l’aide au développement. Nous sommes là dans une démarche humanitaire qui procède un peu du même élan. Une demande très forte sous-tend toutes les interventions et je voudrais que M. le secrétaire d’État Christian Eckert, qui propose de revenir sur le sujet en nouvelle lecture, l’entende bien. Quel que soit le vote aujourd’hui, il faudra en nouvelle lecture revenir sur un sujet, celui de la baisse tendancielle de l’aide au développement, par-delà le contexte particulier de l’année en cours. Je dialoguais il y a deux heures avec des représentants d’organisations non gouvernementales fournissant des services vétérinaires et agronomiques dans des régions comme le Sahel, aujourd’hui pénétrées par des mouvements terroristes et pour lesquelles la France a engagé ses armées avec beaucoup de courage aux côtés de ses alliés. Mais l’influence de la France ne saurait se réduire à l’action de son armée. C’est aussi l’expertise et l’accompagnement du développement et de la coopération. Notre investissement dans l’APD, sous des formes diverses, est un investissement pour la paix, pour l’image de la France et pour une économie saine et plus humaine.
Rehausser cette aide au développement, et y penser dès la nouvelle lecture, en mobilisant notre énergie pour une révolution culturelle, peut donc être un levier de croissance dans la durée.
En outre, il nous faut des recettes nouvelles. Et nous avons un exercice d’imagination à faire pour mobiliser, là où subsistent des îlots de prospérité ou de privilèges, un effort au service de cette aide au développement. Ce serait l’honneur de notre majorité et de l’Assemblée que d’inventer, avec le Gouvernement, cette recette nouvelle qui rétablisse la trajectoire de l’aide publique au développement.