Je tiens à dire que je ne suis pas d'accord avec ce projet. En vertu d'une dialectique vieille de quinze ans, on pense qu'il faut constituer un campus de rang mondial entre le plateau de Saclay et le centre de Paris. A priori intelligent, le projet va conduire à accréditer l'idée que Paris est la France et que le reste du pays est la province. Or il y a dans toute la France des jeunes gens intelligents, talentueux, ambitieux et pleins d'énergie. Ils doivent pouvoir trouver des formations de très haut niveau dans les établissements auxquels ils peuvent accéder autour d'eux.
Ce projet pousse à considérer que le plateau de Saclay sera une sorte d'Oxford ou de Caltech destiné à accueillir les grands esprits, et qu'il n'y aura dans le reste du pays que des petites universités de province. C'est un danger pour notre pays. Lors de cette législature, nous avons adopté la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République et la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles. Il s'agissait précisément de dire que l'énergie, la qualité, le talent et potentiellement la puissance se trouvent sur tout le territoire. Il est dangereux de réduire la France à sa capitale.