Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 22 février 2017 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

Au nom du groupe Les Républicains, je me réjouis que nous débattions aujourd'hui d'un avis du CESE. C'est trop rare, car il y a là une matière première très intéressante ; les liens entre nos deux institutions devraient être renforcés.

Nous partageons, bien évidemment, les objectifs exprimés ici. Nous souhaitons tous une meilleure rémunération des agriculteurs, et donc une meilleure maîtrise de la plus-value et un meilleur retour vers les agriculteurs des efforts qu'ils consentent. En 2016, un agriculteur sur trois a gagné moins de 354 euros par mois : des solutions doivent être trouvées, ce qui passe par des produits de meilleure qualité, mieux valorisés. Nous ne pouvons également que souhaiter la préservation de l'environnement et de la santé des consommateurs.

Comment concilier votre projet de transition agroécologique avec la vocation exportatrice de l'agriculture française ? Aujourd'hui, la part de la France dans les exportations agricoles et agro-alimentaires mondiales est tombée de 8,3 % à 5 %. Nous décrochons notamment par rapport à des pays comme l'Allemagne ou les Pays-Bas qui ont fait le choix d'un modèle très productiviste, avec des prix très bas. Vous abordez, dans votre rapport, la question de la réforme de la politique agricole commune (PAC), mais aussi des négociations menées au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). La transition agroécologique ne peut, à mon sens, qu'être européenne, et mondiale : si nous y allons seuls, les risques sont grands.

Si nous faisons le choix de l'agroécologie, les agriculteurs seront plus encore qu'aujourd'hui soumis aux aléas climatiques. Ne faudrait-il pas développer de nouveaux outils pour étaler les charges, avoir recours à des mécanismes assurantiels qui n'existent pas encore ?

Vous n'avez pas abordé la question du lien avec l'agriculture bio. Quelles sont les différences entre celle-ci et l'agroécologie ? Comment les faire connaître aux consommateurs ?

Enfin, le code rural et de la pêche maritime mentionne le rôle des sols et l'importance de leur préservation – de façon incantatoire, ce qui est regrettable. Comment, concrètement, l'agroécologie pourrait-elle nous aider à atteindre cet objectif de préservations des sols ? Je pense notamment aux processus d'élaboration d'outils de planification, comme les schémas de cohérence territoriale (SCoT), les plans locaux d'urbanisme (PLU) et, d'une façon générale, tous les documents qui encadrent l'usage des terres agricoles.

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