Intervention de André Chassaigne

Réunion du 22 février 2017 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, je vous remercie aussi, Madame la présidente, de la façon dont vous avez su mener cette commission, de l'intérêt des thèmes abordés ; nous avons tous eu grand plaisir à participer à cette commission, dans le respect mutuel et la bonne humeur.

Madame Cécile Claveirole, j'ai beaucoup apprécié votre propos, et notamment les résultats très concrets que vous nous avez présentés. Tous ceux qui vivent dans un territoire rural voient bien que ceux qui font le choix de bouleverser leurs pratiques s'en sortent finalement mieux que ceux qui s'enferment dans de vieilles certitudes – la démonstration est même terrible.

L'accompagnement que vous évoquez, par les chambres d'agriculture mais aussi par les centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural (CIVAM), est essentiel. Quant à l'enseignement agricole, il évolue ; les équipes enseignantes prennent conscience des nouveaux enjeux. J'ai beaucoup apprécié votre insistance sur la nécessité d'agir collectivement : souvent, le passage à l'agroécologie est au départ une démarche individuelle, mais l'action collective permet un enrichissement mutuel particulièrement fécond.

L'idée d'une approche de la production à l'échelle territoriale est également cruciale. Mme Jeanine Dubié a mentionné les GIEE : disposez-vous d'exemples précis de ces groupements dans le domaine de l'agroécologie, et quels sont leurs résultats ?

On considère souvent qu'en période de crise, quand les prix agricoles sont bas, on utilise moins d'intrants, puisque l'on produit moins. Quand les prix remontent, constate-t-on, à l'inverse, une augmentation de l'utilisation des intrants ? Il me semble que c'est le cas.

Pour terminer, doit-on opposer deux agricultures ? La première serait celle qui produit beaucoup, toujours moins cher, dans une recherche effrénée du profit ; on la dit compétitive à l'échelle mondiale, mais il faudrait en calculer les coûts induits, car elle oblige à importer du matériel, et elle a des coûts sociaux, des coûts environnementaux… La seconde serait exemplaire et suivrait les principes de l'agroécologie, mais elle produirait pour un marché intérieur, ciblé, en utilisant des circuits courts – la grande distribution réalise d'ailleurs de plus en plus souvent des opérations de marketing en utilisant ces clichés. Comment ne pas opposer ces deux modèles mais, au contraire, organiser dans notre pays une production agricole diversifiée, qui ne sanctifie pas l'agroécologie sans être pour autant obsédée par une compétitivité destructrice ?

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