Intervention de Gérard Sebaoun

Réunion du 9 octobre 2014 à 9h00
Commission d'enquête relative à l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Sebaoun :

Je partage votre diagnostic, monsieur le Premier ministre. Je considère pour ma part cette réforme comme fondamentale, et très positive. J'ai toutefois le sentiment que les 35 heures suscitent encore aujourd'hui un discours très passionné, très irrationnel, de ceux que l'on devait entendre il y a un siècle à propos de la Tour Eiffel.

Pourtant, la réalité est connue : les chiffres d'Eurostat montrent que les Français travaillent à peu près autant que les Allemands et les autres Européens. Des emplois ont été créés, et le chiffre de 350 000 est celui généralement admis par les personnes que nous avons entendues ici. Pourquoi, selon vous, cette irrationalité persiste-t-elle dans notre débat public ?

Un chercheur nous avait toutefois dit qu'entre 1996 et 2002, c'est-à-dire en englobant la réforme Robien, l'on s'attendait plutôt à 700 000 créations d'emplois. Espériez-vous créer une dynamique encore plus forte ?

Je reviens enfin sur la question des fonctions publiques, car ce qui a été dit par M. Accoyer n'est pas juste. Le passage aux 35 heures n'a entraîné quasiment aucune création d'emplois dans la fonction publique d'État, si ce n'est dans le domaine de la sécurité, et notamment dans l'administration pénitentiaire. Dans la fonction publique territoriale, il y a eu des créations d'emplois, mais les travaux qui ont été faits ne savent pas estimer leur nombre. Enfin, à l'hôpital, les deux premières années ont effectivement été difficiles bien que près de 50 000 emplois aient été créés ; mais d'autres éléments étaient en cause, à commencer par le numerus clausus. Quelle est votre appréciation sur les 35 heures dans la fonction publique ?

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